Tiken Jah Fakoly rêvait depuis longtemps de sortir un album acoustique. Grâce au talent et à la complicité de son producteur et arrangeur Jonathan Quarmby, ce rêve est réalisé et le travail pour y arriver est à saluer largement. Le projet Acoustic (Chapter Two, disponible ici : https://tikenjahfakoly.lnk.to/ACOUSTIC) offre 19 pistes, dont un morceau inédit (Arriver à rêver) et 13 reprises extraites du catalogue riche des 27 ans de carrière musicale de Tiken Jah Fakoly. Le tout est habillé par des interludes parlés, sur les combats et la vision de l'artiste pour le peuple africain.
Le choix des titres s'est fait démocratiquement avec son équipe et ses musiciens, nous confiait récemment le chanteur ivoirien. Le résultat est particulièrement réussi. Ainsi le travail de réorchestration met en valeur un certain nombre d'instruments traditionnels emblématiques de la musique mandingue, comme le soku, le balafon (Adama Dembele et Adama Bilorou Dembele) ou encore la Kora (Cherif Soumano Mamadou) et le n'goni (Andra Kouyate). Même si beaucoup d'entre eux étaient déjà présents dans l'oeuvre de Tiken Jah Fakoly, ils sont ici sublimés et partagent la vedette avec les paroles des chansons, qui sont elles aussi redécouvertes d'une nouvelle manière. Tiken pose ses textes engagés avec, comme à l'accoutumée, une facilité déconcertante, et les coeurs (Wendy Engone et Julie Negblé Remy) le suivent avec une grande finesse d'exécution.
La guitare de Colin Laroche de Feline et les percussions de Tiemoko Kone finissent de nous séduire pleinement.
Malgré la dure réalité et les défis du continent africain révélés dans les morceaux, une grande douceur émane globalement de l'album qui, loin d'être un best of, constitue à lui seul une entité artistique à applaudir. Et comme Tiken ne fait jamais les choses à moitié, il a aussi invité un certain nombre d'artistes à partager son micro. On retrouve les Français Naâman dans Plus rien ne m'étonne, Bernard Lavilliers dans Tonton d'America ou encore Matthieu Chedid dans Ouvrez les frontières. Ces trois morceaux intemporels sont toujours d'actualité plusieurs années après leur création et font même figure d'étendards de certaines contestations sur le continent africain. Le tanzanien basé à Londres Tiggs Da Author nous happe sur Les Martyrs. La malienne Djely Tapa apporte sa voix de griotte sur Alou Mayé chanté en dioula (langue mandingue en Côte d’Ivoire), tout comme le titre Djourou. Le jamaïcain Horace Andy et le brésilien Chico Cesar soutiennent quant à eux le génial Africain à Paris revisité pour l'occasion.
L'écoute de l'album se fait d'une traite, un moment suspendu qui, lorsqu'il s'arrête, nous force à appuyer de nouveau sur play.
À découvrir absolument : https://tikenjahfakoly.lnk.to/ACOUSTIC
In Reggae.fr
Copyright © Sitanews. Tous droits réservés Sitanews