Daouda Taban
19 August, 2025

Trois livres pour un adieu : souvenir d’un frère ! - Par Sita

 

C’est avec un cœur pincé, les yeux rougis sous des paupières fragiles ne retenant pas mes larmes, que je t’écris cet hommage, cher Daouda Taban Sylla.

 

Le journalisme proscrit le « je », mais aujourd’hui, je me permets de parler en mon nom, tant la peine qui m’habite est profonde, incessante, et m’étreint jusqu’au plus profond de mon être. Ton décès, mon cher frère Taban, m’afflige, m’affaiblit, m’attriste, me ronge au trognon. Je n’ai plus la force de contenir cette douleur qui creuse un vide immense en moi.

 

Je ne savais pas que tu partais — que ce serait la dernière fois que je te verrais. Lors de ton récent voyage à Paris, dans le cadre d’une mission, tu avais insisté, avec une urgence bouleversante, pour que je vienne te voir dans ta chambre d’hôtel. Tu avais pressé mon emploi du temps, supplié que j’abrège mes rendez-vous, tant tu étais impatient de me revoir. Cette soirée passée à tes côtés restera gravée à jamais dans mon cœur. Nos échanges, nos rires, nos confidences : chaque instant était un trésor que je croyais encore pouvoir revivre.

 

Avant de partir, tu m’as tendu trois livres, disant d’un ton presque complice : « Je sais que tu es grand lecteur (rires), je t’offre ces livres, mon ami. » Ce geste simple, ce cadeau, résonne aujourd’hui comme une tendresse incroyable, un héritage d’âme. Je tiens précieusement ces livres, autant que ta mémoire, pour ne jamais oublier celui que tu étais : un frère fidèle depuis notre stage à l’Agence Guinéenne de Presse, un compagnon d’âme, un homme de cœur, respectueux, courageux et, par-dessus tout, patient.

 

La perte est cruelle, injuste. Elle laisse derrière elle un silence assourdissant, un vide que rien ne saurait combler. Mais si la vie en vaut le destin, alors peut-être faut-il apprendre à l’accepter, à chérir les souvenirs et à honorer à jamais ce lien indéfectible qui nous unissait.

 

Taban, mon frère, tu restes ici, dans chaque battement de mon cœur, dans chaque souffle d’espoir, dans chaque mot que je prononce.

 

Repose en paix, et veille sur nous, là où tu es désormais.

 

Avec tout mon amour et mon infinie tristesse. 

 

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