La scène musicale guinéenne semble obsédée par les trophées, au détriment d'une véritable stratégie de carrière. Certains artistes sont même prêts à négocier pour être nominés dans des cérémonies de récompenses internationales, mais brillent par leur absence sur les grandes scènes des festivals en Afrique, en Europe, voire en Amérique.
Ce constat révèle un secteur musical profondément dysfonctionnel, où la quête de satisfécits l'emporte sur une vision à long terme. La majorité de ces artistes manquent cruellement d'encadrement professionnel, n'ayant ni manager, ni producteur compétent. Ils tentent de tout gérer seuls, souvent mal entourés, ce qui nuit à leur développement artistique et commercial.
Pire encore, les rares structures d'accompagnement existantes dans le pays sont devenues des nids de favoritisme, loin de remplir leur mission. L'absence d'une véritable stratégie étatique et institutionnelle de promotion culturelle et artistique à l'international ne fait qu'aggraver la situation.
Pour inverser cette tendance, les artistes guinéens doivent s'entourer de professionnels du management et du booking, capables de les propulser sur la scène mondiale. Participer à des événements professionnels comme le WOMEX et collaborer avec des agents expérimentés sera essentiel pour décrocher de véritables festivals. Ils devront également investir dans leur formation continue afin de s'adapter aux exigences du marché global.
Quelques artistes guinéens font cependant figure d'exceptions, à l'instar de Prince Diabaté, N'FALY Kouyaté ou YAMOUSSA Kalabanté. Leur succès international prouve que le talent et la stratégie peuvent mener bien plus loin que la course aux trophées.
Moïse 1er
Canada
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