Kouyaté Sory Kandia
Publié : 18 June, 2024

Les Éditions Syliphone (1967 - 1984) : Essor et déclin d'un label emblématique


De 1967 à 1984, Les Éditions Syliphone ont joué un rôle essentiel dans la promotion et la valorisation de la musique nationale guinéenne. Véritable instrument de la politique culturelle de l'ancien président Ahmed Sékou Touré, ce "coffre-fort musical" a permis à la Guinée de briller sur des scènes artistiques importantes. 

 

Créé par décret présidentiel en 1967, Syliphone avait pour ambition de donner un élan décisif aux œuvres musicales guinéennes. Sous l'impulsion de Sékou Touré, le label devint l'incarnation de l'authenticité et de l'identité culturelle du pays. 

 

Durant près de deux décennies, Syliphone a édité des centaines de disques vinyles 33 et 45 tours, constituant aujourd'hui un véritable trésor musical. Des artistes phares comme Kouyaté Sory Kandia, Bembeya Jazz National ou Miriam Makeba ont été soutenus et propulsés par ce label d'État.

 

"À l'époque, on avait l'impression que la musique guinéenne avait plus de valeur que les tonnes de minerais exportés", se souvient Mamadou Diallo, historien de la culture. Véritable vitrine du pays, la musique était considérée comme un outil de rayonnement et d'influence à l'international.

 

Grâce à cette politique culturelle ambitieuse, la Guinée était l'un des États africains les mieux représentés dans les grands rendez-vous artistiques mondiaux. "C'étaient de fabuleuses excursions artistiques", poursuit l'historien.

 

Malheureusement, depuis la fin de l'ère Sékou Touré, ce riche héritage musical semble quelque peu délaissé. "La nouvelle génération semble ignorer ou complexée par ce passé musical si glorieux", regrette Mamadou Diallo. 

 

Pourtant, les classiques édités par Syliphone - des discographies de Kouyaté Sory Kandia au Bembeya Jazz National - restent indémodables et témoignent de l'exceptionnelle créativité de la musique guinéenne à cette époque.

 

"Il était une fois le Syliphone ! La musique guinéenne était mieux avant", conclut nostalgiquement notre historien. Un âge d'or musical que la Guinée peine aujourd'hui à retrouver. 

 

©  Sitanews

 

 

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