Les faits sont têtus ! Le rap guinéen a connu ses moments forts et ses figures "soldatesques". Les années 90 et 2000 ont constitué l'apogée du rap guinéen, grâce à une série de projets d'envergure. Du sulfureux "Rap Koulé" aux envolées lyriques de "Tribunal Hip Hop", en passant par la magistrale "Saga Hip Hop" et l'incontournable "Béni Compil (Vol 1 et 2)", ces œuvres d'anthologie ont servi de tremplins et de soupapes pour une jeunesse avide de reconnaissance et assoiffée de changement.
Chronique de Sita
Loin des effluves de niaiserie et de complaisance, cette décennie a vu émerger une génération de MC's intrépides et courageux, prêts à s'engager sur les ondes pour faire entendre leurs voix, même face à un régime militaire dictatorial en place.
C'était l'époque où les MC's guinéens s'affrontaient dans de véritables joutes oratoires, rivalisaient d'ingéniosité pour représenter leurs bastions et imposer leurs flows. Ces joutes oratoires faisaient rage, chacun tentant d'écraser l'autre sous le poids de rimes cinglantes et de textes crus. C'est à ce moment-là que de nombreux ont pris leur envol, devenant avec le temps les poids lourds incontestés d'une scène locale bouillonnante, propulsés par des projets audacieux.
La jeunesse s'est reconnue dans ces verves, ces paroles qui résonnaient avec leur réalité difficile. Le Rap Koulé, Tribunal Hip Hop, Saga Hip Hop, Béni Compil Vol. 1 et Vol. 2 ont marqué une véritable révolution, jetant les bases d'une scène rap locale frémissante et créative.
Un véritable âge d'or qui a vu naître une myriade de talents, animés par cette soif de faire entendre leurs voix et de marquer leur époque. Une saga hip hop guinéenne qui a retenti bien au-delà des frontières du pays, faisant rayonner la créativité et la puissance d'une jeunesse prête à mener sa révolution dans les ghettos et dans les shows.
Un mouvement hip-hop riche en rebondissements, en défis et en victoires, qui a écrit une page importante de l'histoire musicale urbaine du pays.
Dommage que ces icônes se trouvent aujourd'hui dans les décombres et dans les cendres de la gloire passée. Dommage que les coupures de presse n'existent (plus) et qu'on n'entende presque plus ces classiques sur les radios. Dommage que la nouvelle génération d'animateurs culturels en parle peu.
#GuineeRap #OldSchool #MusiqueUrbaine
Sitanews
Copyright © Sitanews. Tous droits réservés Sitanews