Crédit photo Rita Stirn (Sitanews)
Publié : 16 May, 2024

Grand reportage : Retour sur la 26e édition du Jazz au Chellah à Rabat

 

La 26ème édition du festival Jazz au Chellah s'est tenue du 10 au 12 mai 2024 à Rabat. Voici le reportage grand format de notre envoyée spéciale au Maroc, Rita Stirn.

 

 

 Jazz au Chellah : « Un pont entre deux continents »

 

 

Une 26ème édition du partenariat entre l’Union Européenne et le Maroc se concrétise par le Festival Jazz au Chellah, qui réunit 30 artistes de 9 pays de l’Union Européenne et 21 artistes du Maroc. Le public est au rendez-vous chaque année dans le site historique et enchanteur des jardins du Chellah à Rabat.

 

L’organisation du Festival Jazz au Chellah repose également sur la participation du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, de celle de la Région Patrimoine Historique de Rabat et de la Wilaya de Rabat-Salé-Kenitra. Une programmation sur trois jours, proposée par un tandem Maroc-Belgique.de la direction musicale, Majid Bekkas et Jean-Pierre Bissot.

 

La soirée d’ouverture réunit la musicienne marocaine Hiba Mekkaoui, soliste au qanùn et le groupe Saräb venu de France, qui accompagne la chanteuse franco-syrienne Climène Zarkan. « Entre émotion et colère, le groupe Saräb, qui signifie mirage en arabe, se joue des frontières entre les rythmes du Jazz, du Funk et du Rock ».

 

Le sextet, venu de la scène parisienne, est galvanisé par l’énergie déployée par sa chanteuse et chaque musicien du groupe a une grande autonomie pour l’interprétation d’un solo. D’emblée, le public marocain est conquis par les questions universelles abordées dans le répertoire de la chanteuse (l’amour, l’exil, l’état de la planète, la guerre). Le guitariste a inscrit le mot PALESTINE sur son instrument et son message est relayé par la chanteuse qui déplore et dénonce la mort des victimes civiles palestiniennes de la guerre actuelle. Le retour au jeu mélodieux du qanùn offre une évasion à cette gravité.

 

À VOIR. https://youtu.be/VVC0cDs_ONo

 

La deuxième partie de la soirée s’ouvre avec le Markus Stockhausen Group représentant les Pays-Bas et l’Allemagne avec un virtuose au violon venu de Pologne que va rejoindre pour quelques morceaux, Aziz Sahmaoui en soliste au luth. Il est le leader célèbre au Maroc du groupe Gnawa University.

 

Le samedi soir, Urban Folklore, un groupe marocain dont le public de Rabat connait bien les musiciens, annonce qu’il a tout juste rencontré le groupe belge Munsch trio pour se produire ensemble sur scène. Cela se ressent au début mais la magie de l’improvisation opère et la fusion est au rendez-vous. Ils sont suivis de deux trio, le Daniel Garcia trio venu d’Espagne, qui rencontre celui du Maroc de Driss El Maloumi, un virtuose au luth, internationalement reconnu, qui enchante le public.

 

La soirée de clôture du dimanche fait honneur, en première partie, à la percussionniste et chef d’orchestre à Rabat, Zahra Regragui que le public   accueille chaleureusement. Elle est l’invitée d’un groupe suédois dont la chanteuse, Lena Willemark, improvise à un moment donné, un dialogue insolite sur le cri du paon qui s’invite chaque soir en guest star dans les allées du Chellah ! 

 

VIDÉO. https://urlz.fr/qH9r

 

Arrive ensuite un Ensemble de Jazz italien, le JEMM Music Project.  Une invitation immédiate à un voyage autour des rythmes et instruments de percussion comme le balafon, le steel drum et le hang dont le leader du groupe Max Carlunger joue avec brio. La transition est faite pour l’entrée en scène du Maître Gnaoua Moktar Gania et de ses joueurs de krakab (doubles cymbales à main). Comme à l’accoutumée, dès les premiers sons de cordes joués par le Maître au guembri, l’instrument par excellence de la confrérie des Gnaouas, une bonne partie du public quitte les sièges pour danser devant la scène et on danse même dans les gradins.

 

Ambiance totale, le Chellah est en à ne pas oublier le off du Festival du Chellah.  Il se déroule, sur les trois jours, au Club de Jazz du Bistrot Le Pietri dont Driss Benabdallah est le fondateur. C’est dans ce Club de Jazz de Rabat que se déroulent chaque soir du Festival, les after du Pietri, des rencontres improvisées entre les musiciens et musiciennes programmés au Festival et venant de divers pays européens pour jouer et chanter avec des batteurs, guitaristes, bassistes, saxophonistes et pianistes de la scène locale marocaine.

 

Voir cette vidéo https://urlz.fr/qH8x

 

La véritable fusion entre des musiciens européens et marocains y trouve son expression en toute liberté. Cette année, la scène du Pietri a connu une extension canadienne avec la chanteuse Nora Toutain, venue de Montréal pour un premier concert à Rabat, à la Villa des Arts, auquel elle a convié en guest star la trompettiste québécoise, Martine Labbé, installée à Rabat. Grâce au batteur du groupe marocain Hoba Spirit, le maître de cérémonie, le défilé des Jammeurs s’organise sur la scène chaque soir.

 

Lien important : https://youtu.be/-LZi2l73K7E

 

Musiciennes et Musiciens se retrouvent sans frontières au PietriI. Il est deux heures du matin, l’heure de chanter et de danser sur un classique de l’afrobeat de Fela, interprété par Majid Bekkas, musicien et directeur musical du festival du Chellah. Mission accomplie. A l’année prochaine !

 

Publication exclusive sur Sitanews.org

 

 

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