« Human supremacy", un trait d’union entre l’Afrique et la Jamaïque
Chronique. Takana ZION ne s’est pas rendu en Jamaïque pour rien ! Pour preuve, il nous débâche un album universel. C’est une œuvre multiculturelle dépassant la fiction. 'Human supremacy' est 100% roots. Nous l’avons écouté et réécouté. Eh bien, c’est vraiment un régal. Il est sorti le 4 juin.
Encore une fois, Takana Zion met la barre plus haut et pousse le curseur plus loin. 11 titres ont suffi au leader de la Black Mafia de signer son retour sur la scène internationale. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, mais Takana est toujours resté fidèle à sa philosophie : un grand album toujours après un grand album. 6 ans après 'Good Life', le numéro 1 du reggae guinéen resurgit tel un phénix ou un pygargue à tête blanche. ’Human supremacy‘ est l'allégorie de la vraie musique reggae et très originale. Cette œuvre majeure s’ouvre avec 'Babylon Wicked, un titre requérant. Ensuite vient 'Energy', une collaboration réussie avec Sizzla Kalonji. Le clip est en ligne. Le troisième titre du disque est 'Humble Lion', ça file des frissons à coup sûr.
Notre premier coup de cœur :'Black Mary'. C’est sensationnel. Dans cette chanson Takana magnifie à nouveau, l’altruisme et le courage de sa tendre mère. « I love you, I love you, I love you Mama ». Exprime-t-il autant de fois.
Takana se raconte dans « Vie de rêve », un excellent titre !
« Je vis mes rêves. Éloigne-toi des haineux (…). Mène ta vie, n’arrête pas de rêver. Je suis un rêveur qui vit ses rêves. Je réalise mes rêves. J’ai toujours cru en moi-même. La joie de vivre, voilà c’est tout ce qui m’aide (…). Je suis fier de moi. J’aime ma vie, je la mène comme je veux ». Chante Takana ZION, ce gosse qui quitte sa famille, ses amis et son pays à l’âge d’ado (16 ans) au profit de l’aventure à la quête du savoir. Justement, dans ce titre il décrit littéralement sa personnalité, sa vaillance mais aussi ses engagements. C’est anecdotique !
Dans les chansons comme 'Dans Atlantique' et 'Dirigeants Aveugles', le reggaeman guinéen ne pratique pas la langue de bois. Le Rasta teinte au vitriol les agissements des politiciens africains et qui fuient leurs responsabilités. Par ricochet, cela occasionne dit-il, la mort de nombreux jeunes africains en Méditerranée rêvant d’avoir une vie meilleure en Europe.
"Fatigués de l'Afrique, fatigués de l'Afrique, ils se jettent dans l'Atlantique. Ils sont des millions de jeunes africains qui en ont marre de rester chez eux, parce qu'ils n'arrivent pas à trouver du travail, alors, il faut qu'ils s'en aillent. (...). Parce que nos dirigeants africains ont tous failli à leur devoir. Ainsi, le peuple se sent abandonné, il n'y a plus d'espoir (...)". Dénonce l'auteur de l'album 'Rasta Government'
'Can’t Wait' et 'Jah rastafari' sont respectivement les pistes 5 et 10 de ce nouvel album de Takana joué par les grands musiciens jamaïcains. Faut-il noter que l’orchestration et les paroles constituent les clés de la réussite de ce disque qui connaît une facture très salée (60 000 dollars), selon son auteur.
Notre deuxième coup de cœur : 'Spiritual War'. Dans cette chanson ensorcelante et écartée de tout manquement, on décèle Takana en vrai. L’on ne cesse de mater ce morceau en boucle. L’on ne revient pas. Avec un timbre vocal très captivant et une technique de chant incroyable et détonante, le Petit-fils de Kanamacina met l’opinion au respect.
'Human supremacy' le titre éponyme, en appelle à la conscience collective pour un changement de mentalité en faveur d’un monde juste et équitable.