Installé à Montréal, le musicien congolais Kizaba multiplie les distinctions et les scènes prestigieuses. Révélation Radio-Canada 2024-2025 et premier lauréat du Prix de la Découvrabilité du festival Souk du Sud, il impose une esthétique singulière où l’afrofuturisme se nourrit autant des traditions que des machines.
Chez Kizaba, la musique ne s’apprend pas sur les bancs de l’école, mais dans la transmission orale et les vibrations familiales. Sa grand-mère, chanteuse et percussionniste, lui insuffle très tôt le sens du rythme. Un oncle, musicien itinérant entre Kinshasa et New York, lui ouvre les oreilles à d’autres hybridations possibles. Adolescent, il arpente les scènes européennes avant de faire de Montréal sa base de création.
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Multi-instrumentiste, auteur, producteur, chanteur en français, en anglais, en lingala et en kikongo, Kizaba revendique un style qu’il façonne depuis plusieurs années : l’électro-congolaise. Un son qui traverse le soukous, flirte avec l’afrobeat, épouse les pulsations urbaines et dialogue avec les machines. Ses titres sont à la fois dansants et méditatifs, profonds et festifs.
Son premier album, "Kizavibe", paru en 2022 (À écouter ici), reçoit un accueil enthousiaste : nominations aux Juno Awards, au GAMIQ, aux Prix Dynastie… Il l’emmène sur des scènes d’envergure, du New Orleans Jazz Festival aux premières parties de stars mondiales comme Lionel Richie ou les Foo Fighters.
Avec "Future Village", son nouveau projet (Les détails ici), Kizaba pousse encore plus loin son imaginaire afrofuturiste. Il ne s’agit pas simplement de fusionner les sons : il construit une œuvre totale, immersive, à la croisée du spectacle, du rituel et du manifeste. Dans ses performances, les voix deviennent textures, les percussions dialoguent avec les synthétiseurs, et des masques africains futuristes apparaissent en projections visuelles.
« J’ai grandi en écoutant les voix des anciens. Aujourd’hui, je les transforme pour qu’elles parlent encore demain », explique-t-il lors d’une rencontre avec des journalistes africains dans le cadre du programme PRESS & PLAY.
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Kizaba ne modernise pas un folklore, il invente un territoire. Un espace où la spiritualité noire, la mémoire diasporique et les sons du futur s’entrelacent.
Cette audace a été saluée par le tout nouveau Prix de la Découvrabilité du festival Souk du Sud, initié par l’association Fanmi Se Fanmi. Un prix destiné à mettre en lumière des artistes déjà actifs, mais encore trop peu visibles malgré leur talent.
« Kizaba est exactement le type d’artiste que nous voulons soutenir : il parle plusieurs langues, maîtrise plusieurs codes, et surtout, il a une vision », souligne Patrice Agbokou, directeur du festival.
Le 28 juillet 2025, une rencontre entre Kizaba et des journalistes culturels venus d’une dizaine de pays africains a permis d’ouvrir un nouveau dialogue. Pour l’artiste, cet échange est aussi un geste de retour : « Je veux reconnecter mon travail avec l’Afrique. Créer une musique dont les Africains seront fiers, et qui puisse aussi résonner ailleurs. Il est temps d’oser des sons nouveaux. »
Par Mory Touré
(SITANEWS)
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