"Ada est devenue mère de famille (rire). Je vis en France depuis 2015. Entre formations et boulots dans le domaine de la communication."
Tu as connu de belles années de succès sur les antennes d’Espace Fm Guinée. Comment expliques-tu cette aventure ?
"Cette réussite, je la dois à mes parents qui ont toujours cru en moi. Surtout faire un travail que vous aimez, qui apporte un vrai plus dans votre vie. Vous excellez de plus en plus et vous vous retrouvez parmi les meilleurs.
Ce que je retiens de cette aventure, c’est surtout le bien que je faisais aux autres, le plus que j’apportais et continue d’ailleurs d’apporter dans la vie de milliers de personnes. Cette période était plus que géniale, quoique je n’aie jamais pris cette gloire et ce succès au sérieux."
Expliques-nous tes débuts avec la radio Espace Fm Guinée. Quels sont les souvenirs que tu gardes encore de ce média ?
"A la base, l’animation est une passion pour moi et entendre qu’une nouvelle radio venait de naître, j’ai tout de suite sauté sur l’occasion. Et mieux vaut commencer dans une nouvelle radio qu’une ancienne, puisque je devais commencer à travailler avec Don love (animateur) sur liberté FM (que son âme repose en paix).
[caption id="attachment_7291" align="alignnone" width="414"] Ada dans les locaux d’Espace Fm[/caption]
Je me souviens que j’ai été la première (après Lamine Guirassy) à faire des émissions en direct tellement que j’avais la rage du micro (rire). J’aimais bien la rigueur qu’il y avait dans le temps. On ne se prenait jamais au sérieux, mais à l’antenne, c’était une tout autre histoire.
Nous avons su également modeler cette radio à notre image, en apportant chacun notre style puisqu’il faut l’avouer, Lamine (Mister zouk) avait un style propre à lui au début (rire), les anciens sauront de quoi je parle."
« M.L.A » avec Macky et Lamine, c’était super, j'avoue ! Cette émission fut un grand rendez-vous des auditeurs d’Espace Fm avec des sujets sans tabou, des anecdotes et conseils. Qu’est-ce qui faisait la beauté de cette émission ?
"Le partage, l’échange, aider les autres à trouver des solutions. Cette émission a réussi à casser tous les codes. My Libre Antenne (M.L.A) était une thérapie pour tous, même pour nous, surtout que le tabou n’existait plus avec nous (avec le respect évidemment)."
Que retiens-tu de ton ancien patron Lamine Guirassy ?
"Le LG digital ? Il est revenu en Guinée avec une idée et il a su l’imposer dès le début, à un moment où le guinéen en avait besoin. Il a réalisé son rêve, il peut dormir en paix (rire)."
Quel est aujourd’hui ton regard sur le monde médiatique guinéen avec l'arrivée de nouvelles chaînes de radio et télévision ?
"J’adore la concurrence surtout lorsque c’est positif pour ma belle Guinée. Après, les médias doivent faire leur travail comme il se doit puisque nous pouvons changer beaucoup de choses en Guinée."
Peut-on dire que ta vie à la radio a définitivement laissé place à ta vie de famille ?
"Pas vraiment (rire). C’est vrai que les enfants, c’est du temps !!! Cependant, je réussis à faire mes formations, à travailler et préparer mes futurs projets dans l’ombre. J’ai même été récemment en Guinée pour voir si c’était possible de mettre un projet en place, mais j’ai préféré finalement attendre que les choses évoluent un tout petit peu dans notre pays. C’est le conseil que tout le monde me donnait d’ailleurs. J’avais même commencé des vidéos sur Facebook en milieu d’année, diffusion stoppée le temps d’apporter une nouvelle touche. Et oui, la crise sanitaire n’arrange pas les choses."
Peut-on encore s’attendre à ton retour sur les antennes en Guinée ou ailleurs ?
"Ouiiiiiiiiiiiiii. C’est une passion. J’ai pris mon premier micro à 11 ans et ne suis pas prête de tout lâcher. Il y a des choses à faire (Radio et TV)."
Et si on te demandait de définir ta personne en 3 mots. Que diras-tu ?
"Simple, ambitieuse, tenace. Voilà quoi !"
Qu’est-ce qui est le plus important pour toi dans la vie ?
"La famille."
Pour finir, que penses-tu des manifestations socio-politiques en Guinée qui sont souvent émaillées de violences et même de pertes en vies humaines ? As-tu un message à faire passer ?
"Je suis née dans une famille de Landoma, Peulh, Malinké. Je viens de Boké, de Mamou, de Kouroussa. Dites-moi, quel camp devrais-je choisir ? Et, je ne suis pas la seule dans ce cas.
Je l’ai toujours dit à la radio, je ne suis pas politique, raison pour laquelle je n’ai jamais voulu faire l’émission les grandes gueules. Même si la situation actuelle donne envie de la faire pour changer le monde.
A croire qu’en Guinée, la politique est faite pour diviser. Les politiciens devraient plus penser à l’intérêt du peuple avant tout. Le guinéen devrait sauvegarder le peu de biens publics que nous avions.
Tous les guinéens devraient se donner la main pour que la Guinée émerge. Nous sommes dans une Guinée de transition depuis plus de 30 ans. Les choses doivent bouger. Pour cela, nous devons former une seule entité et personne ne devrait nous diviser.
Pour avoir vécu le début de la guerre en Côte d’Ivoire, s’il vous plait, évitons que cela touche la Guinée. Je ne vous explique pas le choc, les émotions qui m'envahissent ces dernières semaines à la vue de certaines images. Tellement de choses à dire … La Guinée nous appartient et beaucoup de personnes n’ont nulle part où aller. Préservons-la.
Que Dieu apaise nos cœurs et protège notre cher pays, la Guinée."