Thiird s'impose en Guinée, d'ailleurs avec acuité ! Avec sa récente mixtape argotique de 13 titres "Soussa Isso", le pronostic vital du rap guinéen n'est point engagé dans un univers de tourbillon factice. Le jeune artiste de la NG fait preuve d'un talent d'écriture acidule et d'une maîtrise technique du R.A.P au-delà de l'imaginaire.
Dès les premiers morceaux, par exemple « Soussa isso » (le titre éponyme), on est tout de suite frappé par la plume âpre et la syntaxe cintrée de Thiird. Il manie avec banalité les figures de style, les rimes et les vannes bien fendus. Le tout rendu par un flow fluide et une voix épelée. Conforme au BPM (Battement par minute), le rappeur apporte une dimension homérique à son débit. Le fil conducteur de cette mixtape est l'exploration de thématiques basées sur le vécu quotidien, servies avec finesse malgré une touche épicée de vulgarité.
"Soussa Isso" démontre l'exceptionnel flegme de Thiird. Entre la tombée des beats tel un métal sur un lac gelé et la pose des mots, l'artiste crée un écrin parfait. À travers ce projet, le jeune artiste s'affirme comme une voix singulière, capable de rivaliser avec les mastodontes du rap africain.
Avec une plume lissée alors bien repassée, Thiird s'exprime sans détour. Ses titres tels que "6h à 6h", "Forê tôkhai", "Balles perdues", "Fofo n'djédjédjé", "CTF", "KNKKND" ou "Criminel" sont autant de pépites qui illustrent son talent. Thiird pose en prose et sans langue de bois, faisant de sa première mixtape une bouffée d'air bien frais. Nous vous la recommandons.
La chronique de Sita
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