A changer
Publié : 27 September, 2023

Le label AZK réplique aux propos de Lyricson


Une affaire datant depuis 2021, impliquant le chanteur guinéen Souleymane Boukara, mieux connu sous le nom de Lyricson, a récemment fait surface. Dans une vidéo sur Facebook, Lyricson fait appel à l’aide du public dans un différend qui l’oppose au label ivoirien AZK, responsable de la production de son album « African Dream ».


Le reggaeman affirme que « le label l’accuse de non-respect des termes du contrat et lui demande de rembourser les dépenses liées au projet, soit une somme de 14 millions de francs CFA, équivalant à près de 21 mille euros. Et qu’en cas de non-paiement, le label menacerait de confisquer l’album.


Dans la même vidéo, Lyricson déclare être victime de menaces de la part du label ivoirien, l’empêchant ainsi de divulguer publiquement cette affaire. Il exprime son souhait de partager ses difficultés sur les réseaux sociaux et de dénoncer les agissements dont il serait victime.


Début 2023, Lyricson affirme avoir envoyé une lettre au label AZK par l’intermédiaire d’un médiateur, proposant une solution de remboursement intégral de l’investissement effectué pour l’album « African Dream » afin de mettre fin à ce litige.

Par ailleurs, le chanteur mentionne avoir reçu une mise en demeure d’un huissier du label, l’enjoignant de remettre la matrice du projet sous peine de poursuites judiciaires.


Face à cette situation évoquée, Lyricson sollicite dans sa vidéo, le soutien de ses fans et de son entourage pour remporter cette bataille. Cependant, le chanteur lance l’idée d’une précommande de son album, afin de rembourser le label et de récupérer son œuvre.


Pour recouper les informations, SITANEWS s’est donc rapproché du label AZK afin d’obtenir sa version des faits et d’éclaircir cette affaire qui suscite un vif intérêt de l’opinion fait les choix gras de la presse people guinéenne.


Nous avons contacté Madame OKON, née Johanna Ursula Adotevi, Directrice générale de AZK Productions en Côte d’Ivoire, pour obtenir son point de vue sur l’affaire. Cependant, il est important de noter que le label ne partage pas la même interprétation que Lyricson.


« Nous n’avons en aucun cas l’intention de bloquer cet album. Les allégations de l’artiste (Lyricson) sont erronées, et il ne cherche qu’à générer du buzz. Par respect pour l’artiste, nous avons décidé de traiter cette affaire de manière confidentielle afin de trouver une solution. C’est lui qui a initialement évoqué cette affaire sur les réseaux sociaux en décembre 2022. À un moment donné, il a même proféré des menaces quant à la publication gratuite de l’album. Depuis, nous sommes engagés dans des discussions pour parvenir à un règlement à l’amiable. Notre objectif n’est nullement d’envenimer la situation », a déclaré Madame OKON à SITANEWS.


Selon le label ivoirien, l’investissement dans ce projet s’élève à plus de 14 millions de FCFA, car selon lui, il croit en ce projet et au talent de Lyricson.

« Nous avons cru en lui et nous avons fourni tout ce qu’il demandait. Nous avons tout mis en œuvre pour sortir ce projet. Les cachets de tous les artistes qui ont collaboré à cet album ont été payés, tout comme les musiciens jamaïcains et africains et les ingénieurs du son. Les riddims (rythmes NDLR) ont également été achetés. Nous avons soutenu et financé gratuitement la réalisation de deux de ses clips (My girl et Thank You Jah). Nous lui avons apporté une aide financière chaque fois qu’il se trouvait dans une situation difficile. En tant que maison de production, nous avons signé un contrat qui stipulait les conditions d’exécution de cet album. Nous avons joué notre rôle et il a pu enregistrer cet album dans d’excellentes conditions, et nous étions prêts à sortir l’œuvre lorsque les problèmes ont commencé », explique la responsable de AZK Productions.


D’où vient le désaccord entre AZK et Lyricson ?

 

Lors de notre entretien, Madame OKON affirme qu’il y a eu deux points de désaccord ou d’échauffement. « Lyricson avait pratiquement carte blanche sur tout. Les problèmes sont principalement liés à la communication, c’est-à-dire à la promotion de l’album et à la réalisation des clips qui devaient accompagner la promo de l’album. Mais lui (Lyricson) avait l’intention de sortir cet album en février 2023. Initialement, la sortie avait été annoncée en avril 2022, mais c’est lui-même qui avait retardé ce projet pendant un certain temps en raison des musiciens. Entre-temps, nous avions déjà tout payé, car lors de la signature du contrat, il avait demandé que son cachet soit payé intégralement, et c’est ce que nous avons fait. Après tous ces retards, Monsieur Lyricson voulait que l’album sorte en février 2023. Nous lui avons dit que ce n’était pas possible, étant donné que le mastering n’était pas fini et qu’il restait encore deux morceaux à finaliser, puisqu’il s’était engagé avec l’orchestre symphonique de Guinée. Nous lui avons donc dit qu’une planification soignée de cette sortie était nécessaire et qu’il ne fallait pas se précipiter. Quand il a insisté sur la date de février 2023, nous lui avons dit que nous ne pouvions pas nous engager dans une promotion à la hâte, car les clips et le mastering de l’album n’étaient pas prêts ainsi que le mixage devait être réalisé en Jamaïque. Nous lui avons demandé de patienter, mais il a refusé. En conséquence, étant donné que l’orchestre de Guinée ne pouvait pas lui fournir les chœurs, il a décidé de mettre en place un plan B en faisant intervenir d’autres choristes et a exigé que nous lui donnions accès au studio en décembre pour enregistrer ses chœurs. Cependant, étant donné que nous avions une autre programmation en studio à cette date, nous lui avons dit que cela n’était pas possible. C’est à ce moment-là qu’il a commencé à se fâcher, prétendant que nous refusions de lui accorder la priorité. Il oublie que ce n’est pas lui qui fixe la date de sortie, mais plutôt nous, en tant que producteur », nous explique Mme OKON, en précisant que « tout a commencé par le non-respect des délais que lui-même Lyricson avait fixés, en plus des extras qu’il voulait ajouter au projet.


« Le label a tout payé, les personnes qui devaient intervenir ont toutes été rémunérées. De plus, il propose une solution de Plan B avec des coûts supplémentaires. Cependant, le contrat stipulait un plafond pour les dépenses, fixé à 14 millions de FCFA, soit 21 mille euros. C’est pourquoi il évoque cette somme de 21 mille euros, bien que nous ayons dépensé beaucoup plus. Je lui avais fait part de mon impossibilité de faire des dépenses supplémentaires étant donné que le plafond du contrat a déjà été dépassé. Nous nous trouvons maintenant dans une situation où les écrits priment même si nous avons confiance mutuelle », affirme la patronne de AZK.


Madame OKON indique également qu’en cas d’acceptation du plan B, il sera nécessaire de modifier le contrat, de le réviser par rapport au nouveau manager que Lyricson a choisi, et de discuter également des coûts supplémentaires qui vont s’ajouter aux dépenses initiales, étant donné que le projet avait dépassé le plafond alors que la réalisation des clips et le plan de promotion n’étaient pas budgétisés. En effet, selon notre interlocuteur, « les 14 millions de FCFA (21 MILLE euros) ont été utilisés pour l’achat des riddims, les enregistrements, le paiement des cachets de Lyricson lui-même et de ses musiciens, ainsi que pour les featuring (collaborations NDLR). »

 Par la suite, Madame OKON, responsable de AZK Productions, affirme que, face à l’incompréhension qui s’est installée, elle a décidé de faire intervenir un médiateur. « Le médiateur a essayé pendant 3 mois (décembre 2022 – février 2023) de résoudre la situation avec Lyricson et son nouveau manager, malheureusement, ils ne voulaient rien comprendre. Parallèlement, ils exigeaient que nous financions des clips qui étaient en dehors du budget prévu. Lyricson voulait absolument aller vite. Cependant, en tant que producteur, c’est à nous de décider de la sortie de l’artiste et pas à lui, dans des conditions normales. Même le choix des prestataires revient au producteur », rappelle Madame OKON.

 « Lyricson ne nous a pas envoyé un courrier, mais plutôt un WhatsApp »

Dans sa vidéo, Lyricson mentionne qu’il avait envoyé un courrier au label par le biais d’une tierce personne, proposant des modalités de paiement. « En début de l’année 2023, je leur ai envoyé un courrier à travers une personne que je respecte, leur proposant de rembourser la totalité de l’investissement qui avait été fait sur mon projet, pour que nous puissions sortir de ce problème sans animosité surtout. J’ai toutes les preuves de ce que je dis », dit-il. Attention ! Sauf que le label dément cette thèse en prouvant que c’est un simple message WhatsApp que le chanteur s’est contenté de lui envoyer. Pour voir la preuve, cliquez ICI.


Alternative proposée par le passé

Selon le label AZK, l’objectif n’est pas de confisquer l’album, qui compte 13 titres au total, mais plutôt de trouver une résolution amiable. Le mois de février s’est écoulé sans que l’album ne soit publié. Cependant, le label disait être disposé à collaborer jusqu’au bout avec Lyricson. Ce dernier avait évoqué avoir trouvé un distributeur, « Evidence Music ». Dans les démarches, le label avait proposé de transférer la responsabilité de la distribution à cette maison de disques tout en conservant leurs droits en tant que producteur. Un draft avait même été fait, mais malheureusement, cette solution n’a pas abouti, rappelle le label AZK.

Éventuelle sortie de crise

Est-ce qu’une solution pourrait être trouvée entre Lyricson et AZK, étant donné que les deux parties semblaient initialement s’entendre parfaitement sur un projet auquel ils croyaient tous les deux? La réponse d’AZK semble être en faveur d’un règlement à l’amiable, dans l’intérêt de tous, afin de trouver une résolution à cette situation.


Le label AZK insiste sur le fait qu’il soit, depuis le début, d’accord pour un règlement à l’amiable, et c’est ce qu’il aurait communiqué à son avocat.


Il est important de préciser que l’affaire n’a pas encore été portée devant les tribunaux. Selon nos informations, un protocole d’accord est en cours de signature, car le label AZK n’était pas d’accord avec la proposition initiale qui consistait à donner à Lyricson tous ses droits sur l’album, avec un suivi des ventes un an plus tard.


« Il est important de noter que Lyricson n’a pas été menacé. Il a simplement reçu une mise en demeure, qui est une procédure légale visant à exiger l’exécution du contrat ou le remboursement. Cette procédure légale a conduit les parties à entamer des négociations depuis plusieurs mois », a déclaré Madame OKON.


C’est une collaboration solide qui a connait un nouveau tournant. Lyricson et AZK ont partagé de beaux moments ensemble dans le pays de la lagune ébrié. Le label AZK a eu l’honneur de présenter les trois incroyables concerts de Lyricson en Côte d’Ivoire, en juillet 2019, en mai 2021 et en mai 2022.

Sitanews.org


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