Artiste malien au rayonnement international, Sidiki Diabaté continue de faire frémir l’Afrique et le monde avec sa musique. De son passage remarqué au festival PANAF de Bruxelles à ses projets ambitieux, dont un concert annoncé au Stade de France, le “Cora Lover” partage avec SITANEWS, sa vision d’un héritage musical en mouvement se transmettant entre père et fils.
Interview réalisée par
Sita Camara et ModySory © 2025
Tu as participé cette année au festival PANAF à Bruxelles. Quelle a été ton interaction avec le public ?
« La Guinée a toujours eu une belle réaction envers Sidiki Diabaté. Ce n’est ni la première ni la deuxième fois, et au PANAF, les Guinéens ont encore démontré leur amour pour Diabatéba Music. Ils ont prouvé qu’ils restent profondément attachés à la culture africaine et qu’ils soutiennent leurs frères, qu’ils soient maliens ou guinéens. Je ne peux que dire merci à ce grand public, à toutes ces femmes et à ces hommes qui ont fait le déplacement pour assister à ce magnifique festival à Charleroi. »
Et comment trouves-tu le public guinéen ? Quelle est ton appréciation ?
« Le public guinéen est très chaud, ce sont de véritables firemen ! Le Guinéen est sincère dans ses émotions. Quand il est avec toi, il l’est à fond, que ce soit dans la musique, la politique ou le sport. Et quand il ne l’est pas, tu le sens tout de suite. Cette authenticité, c’est ce qui rend le public guinéen unique. »
Tu as récemment sorti ton album “Cora Lover”. Peux-tu nous en parler ?
« Oui, “Cora Lover” est mon dernier album, mais je travaille déjà sur un nouveau projet. Pour l’instant, je préfère garder le secret. Je prends le temps de bien “cuisiner la sauce”, d’y mettre le bon assaisonnement avant de la servir au public. »
Tu as déjà rempli de grandes salles à travers le monde. Quelle est ta prochaine orientation aujourd’hui ?
« Mon objectif, c’est de me produire au Stade de France très prochainement. Mais avant cela, une grande surprise se prépare. Ce sera un moment fort, une fierté pour la Guinée et pour toute l’Afrique. »
Dans une de tes interviews, tu disais avoir promis à ton père (paix à son âme) de faire les plus grandes salles, comme l’U Arena. Est-ce cette promesse qui te pousse à aller toujours plus loin ?
« Oui, c’est une promesse qui me donne de la force et me motive profondément. Elle m’encourage à travailler encore plus dur, pour lui, pour mes enfants et pour les générations à venir. Je viens d’une lignée de 72 générations de griots, mon père appartenait à la 71e, et il est important pour moi que la 73e génération soit fière de la nôtre (72e). C’est ce sens de la transmission qui me guide. »
De grandes figures africaines, comme ton père ou Salif Keita (que Dieu le garde), ont ouvert la voie. Quel message aimerais-tu adresser aux jeunes artistes qui portent à leur tour le flambeau ?
« Travaillons avec sérieux et entourons-nous des bonnes personnes. On ne peut pas récolter les fruits d’un travail qu’on n’a pas fait. Le mérite se gagne. Le travail bien fait finit toujours par porter ses fruits. Il faut aussi savoir faire preuve de patience et de tolérance, car ce milieu ne pardonne pas les approximations. »
Aujourd’hui, la musique africaine rayonne dans le monde. Considères-tu que cette influence croissante soit une chance ou simplement une ouverture ?
« La musique africaine est désormais au sommet. C’est du haut niveau. Quand on voit des artistes comme Bassekou Kouyaté, Toumani Diabaté, Salif Keita, Oumou Sangaré ou encore le Bembeya Jazz, c’est une immense richesse. Et même à travers des artistes comme Gazo ou Aya Nakamura, l’Afrique reste présente, elle inspire et brille. L’Afrique est en avance, même si nous n’avons pas toujours les mêmes technologies ou moyens, notre force culturelle est plus puissante que même celle de la Chine. »
La vidéo de cette interview sera diffusée lundi, 17 novembre
Diffusion exclusive
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