La morale à géométrie variable du tribunal des réseaux ! Défense de trop : deux femmes, deux victimes…. Depuis quelques jours, les réseaux sociaux guinéens s’enflamment autour d’une prétendue "sextape" attribuée à la célèbre chanteuse guinéenne Djely Kaba Bintou. Et comme toujours, Internet s’est transformé en tribunal populaire, prompt à juger, condamner, et crucifier — souvent sans preuve ni pudeur.
Aussitôt la première vidéo devenue virale, des voix se lèvent pour défendre la chanteuse guinéenne, criant au "montage", à la "salissure médiatique", à une “plot twist” digne d’un mauvais film. Très bien. Djely Kaba Bintou mérite qu’on la défende, qu’on respecte sa dignité et qu’on ne la jette pas en pâture digitale.
Mais dans ce même élan de défense, pourquoi donc faut-il exposer une autre femme, qui, elle, se retrouve filmée nue, livrée au cyber-lynchage collectif comme offrande d’expiation ?
Qu’on arrête de se mentir : au nom de la défense d’une star, on sacrifie une anonyme. On relaye ses images, on commente son corps, on scrute ses gestes. Et pendant que certains hurlent “laissez Djelykaba Bintou tranquille !”, d’autres partagent la vidéo de “l’autre femme” pour prouver que ce n’est pas la patronne.
Résultat : une double victime — l’artiste salie sans fondement, et une femme anonyme désormais marquée à vie.
L’indécence n’est pas dans la vidéo. Elle est dans la manière dont le public s’en empare. Elle est dans cette obsession collective à “voir pour croire”, quitte à piétiner la vie d’une autre. Entre défense hystérique et voyeurisme assumé, beaucoup révèlent ce qu’ils sont : des juges de vertu totalement dépourvus d’éthique.
Internet n’a pas besoin d’une autre victime. Djely Kaba Bintou mérite la vérité, pas la défense sur une inconnue.
Et si, pour une fois, on choisissait le silence, le respect et un peu d’intelligence émotionnelle ? Ce serait déjà un acte salutaire dans ce cirque numérique.
Par Sita
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