C'est sur la scène du festival Jazz and Co que le virtuose de la kora, Prince Diabaté, a annoncé la construction d'une école de musique en Guinée, plus précisément au Km36, à l’entrée du Grand Conakry. Dans un entretien exclusif accordé à SITANEWS, l'artiste guinéen a détaillé ce projet ambitieux visant à promouvoir et pérenniser la culture musicale guinéenne.
Entretien réalisé par Ibrahima Soya
© Sitanews, Conakry
Après votre prestation au festival, quelle est votre réaction ?
"C'est un grand plaisir et un grand honneur d'avoir été invité au festival Jazz and Co en Guinée. Étant guinéen, cela me permet de me faire connaître davantage de mon public guinéen. Cela va m'encourager à revenir et à développer des projets ici."
Justement, vous avez annoncé la création d'une école de musique. Pourquoi ?
"Je suis en train de construire ma propre école de musique, la Prince Diabaté Music Academy, qui sera spécialisée dans l'enseignement des instruments à cordes.
Quand mon école sera opérationnelle, je ferai venir les doyens de la musique guinéenne pour enseigner aux élèves qui viendront des États-Unis, d'Europe et d'Asie. Hors saison, l'école permettra aussi de reconnecter la nouvelle génération avec ces doyens à la retraite, qui détiennent encore un savoir précieux à transmettre pour préserver la culture musicale guinéenne."
Depuis l'extérieur, quel est votre regard sur la musique guinéenne ?
"Je suis désolé de le dire, mais je constate que la musique guinéenne a malheureusement reculé par rapport à l'époque du festival de la Quinzaine. Les doyens sont toujours là, mais leur savoir risque de se perdre faute de transmission aux jeunes générations. C'est quelque chose de déplorable qu'il faut absolument changer ».
À travers la kora, vous êtes l'un des ambassadeurs de la culture guinéenne. Pourquoi tenez-vous tant à cet instrument traditionnel ?
"J'ai commencé ma formation au Théâtre national des enfants. Ce qui m'a poussé à jouer de la kora, c'est que cet instrument était autrefois joué au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. Malheureusement, il est en train de disparaître en Guinée, il n'y a plus que le Mali et le Burkina Faso qui préservent cette tradition. J'ai donc appris à en jouer pour le réintroduire auprès de la nouvelle génération en Guinée."
Pouvez-vous nous parler de votre actualité aux États-Unis ?
"Tout se passe bien, j'ai mon groupe là-bas. Je vis entre les États-Unis et la France. Récemment, j'ai même participé à l'enregistrement d'une musique pour une série Netflix, en collaboration avec des compositeurs comme Hans, Hector Pereira et Kevien Kainer. J'ai également joué avec l'Orchestre symphonique de New Mexico."
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