La question de stratégie, de promotion et d'exportation de la musique guinéenne à l’international était au cœur des discussions au récent forum de l’événement Conakry-Sur-Seine, samedi 14 août à Paris.
A la question de savoir, pourquoi les promoteurs culturels de la diaspora guinéenne ont du mal à pistonner les artistes du pays à l’étranger ? La réponse a été toute de suite verticale et abrupte de la part des professionnels du domaine.
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Amadou Amlo - Meilleur promoteur culturel guinéen en 2019 (VDMG)[/caption]
Amadou Diallo alias « Amlo », organisateur du Festival Panaf n’est pas allé avec le dos de la cuillère. « Pour moi, l’industrie musicale guinéenne n’existe pas. On ne peut pas vendre ce qui n’existe pas. Nous, promoteurs, on vend ce qui est demandé par le public. Mais si le produit est vendable, il n’y a pas de raison qu’on ne le vende pas. Puis que nous-mêmes, nous sommes à la recherche de l’argent. Mais, s’ils ne sont pas demandés ailleurs, nous sommes désolés de faire autrement ».
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PHOTO. Sékou Diawara (African Money)[/caption]
Sékou Diawara s’est inscrit dans le même ordre d’idée que son prédécesseur. Le patron de African Money a été aussi franque dans sa réponse. « L’idée pour nous était de créer une grande scène qui regroupe toutes les communautés africaines. Donc, nous avons réussi à réunir les sénégalais - les ivoiriens - les nigérians - les maliens - les camerounais autour d’un seul idéal, celui de promouvoir la black excellence. Parce que les artistes de ces pays-là, présentent des choses vendables et propres à eux. Le jour où les artistes guinéens comprendront qu’il faut chanter quelque chose d’authentique et qui est sollicitée, nous les aiderons. Nous, nous sommes des businessmen, on cherche de l’argent. Donc, on vend ce qui marche bien pour nous. Il faut que cela soit compris. Je suis directe mais c’est la vérité ».
Les vérités se croisent. Dans une interview qu'il nous a accordée récemment, le célèbre diffuseur de spectacles en Guinée, Tidiane Soumah a aussi dit : "Le buzz ne booke pas. La scène internationale ne booke pas les clips. Mais la scène internationale booke la qualité et l’originalité. C’est-à-dire, la création artistique.... La scène internationale vend les valeurs".
Cette question sur le volet export de la musique guinéenne revient tout le temps dans le débat public. Sur le sujet, les avis diffèrent. La Guinée a connu ces 10 dernières années, une recrudescence du nombre de chanteurs dont les œuvres de la quasi-totalité restent décriées. Si certains se plaignent du contenu non pertinent et parfois vulgaire, d’autres désapprouvent l’absence d’originalité dans des créations musicales. Ces facteurs constituent-ils un réel frein pour un véritable essor de la musique guinéenne à l’international ? Et vous autres spécialistes, qu’en pensez-vous ?
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Par Sitanews©