À l’occasion de la Fête des Droits des Femmes ce 8 mars, Sitanews vous livre cette interview exclusive de Maimouna BAH – « Orbilove », femme passionnée, créative et hyper active aux multiples projets culturels et féminin. Lisez !
Interview réalisée par Ibrahim SOYA (Sitanews, Conakry)
Vous êtes hyper active et quels sont les projets qui dorment dans votre tiroir ?
« Ooow ! J'en ai tellement que dès fois j'en refoule dans ma tête/ou j’en oublie dans mes classeurs. Je dispose d'un projet de construction de salle de spectacle/ Miss Espoir/ Mousso Music festival. À cela s’ajoutent entre autres Les colombes de la Paix/ Farouchement contre l'excision/ Music Tour. Ce dernier consiste à apprendre aux jeunes comment marcher sur les traces de nos icônes, c’est-à-dire, les aînés dans le domaine de la musique. J’ai beaucoup de projets similaires, mais je m’arrête là. »
De quoi souffrent ces projets ?
En effet, mes projets souffrent de soutien financier.
Mais as-tu démarché auprès des entreprises ou mécènes de la place pour t’aider ?
En Guinée, il faut vraiment être proche des décideurs, des mécènes ou encore des sponsors pour pouvoir financer tes projets. Dès fois, j’ai les larmes aux yeux. Sans avoir la prétention de jeter la prière dans le jardin des autres, mais je vois des projets sans fondement, qui sont soutenus financièrement par affinité. C'est très écœurant pour notre pays. Malgré cette difficulté d’ordre financier, tous les jours j'ai de nouvelles idées de création qui me viennent en tête. Cela, dans l’espoir qu’un jour je trouverai le financement.
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Maimouna BAH - "ORBILOVE", est aussi chroniqueuse à FIM FM GUINÉE dans les émissions Panora Culture & Gossip[/caption]
Le projet « Queen of Dunia » est aussi de vous. De quoi s’agit-il ?
L’idée à la base est d’aider les femmes rondes à braver les moqueries et retrouver la confiance en soi quand il s’agit surtout de s’habiller ou sortir en public. Comme pour dire que « être grosse », n’est point un handicap. D’ailleurs de passage, je rends hommage à ma grande sœur Saoudatou Dione vivant aux Etats-Unis d’Amérique qui m’a toujours coachée afin de réaliser ce rêve.
Justement, vous ambitionnez de créer votre propre boutique à Conakry avec pour patronyme « Queen of Dunia shop ». Pourquoi cette idée ?
Les femmes rondes rencontrent généralement des difficultés à trouver des vêtements adaptés à leurs formes. Il y a plein de boutiques et d'accessoires pour les personnes de posture "normale" (rires) mais pas pour nous femmes rondes... Quand tu pars voir un tailleur, il te dit "Ehh c’est difficile de faire une tenue pour toi/ça prend trop de temps ou encore, tu paies plus 2 ou 3 fois le prix des autres. » Voilà l’idée qui me motive à créer la boutique pour les rondes. Au-delà du simple fait de se vêtir, je mettrai en valeur le textile africain le combinant avec celui étranger. C’est-à-dire, associer nos valeurs, nos pagnes aux tissus occidentaux. Je vais concevoir des tenues de tous les jours - les aider à économiser car, la même robe occidentale ou africaine peut te servir à plusieurs sorties sans qu’on ne sache que c’est du recyclé (Rires).
Vous êtes aussi l’initiatrice du festival international Mousso Music à Conakry. Quelle est l’idée qui se cache derrière ce projet ?
L’objectif nodal est d’offrir exclusivement aux femmes artistes, un espace d’expression. Ensuite, Mousso Music Festival est un rendez-vous d’échange, de formation et de partage d’expérience pour le leadership, l’émancipation et l’autonomisation de la gent féminine dans le domaine des arts, de la culture et de l’entrepreneuriat.
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ORBILOVE, vraie warrior[/caption]
Parlez-nous de la quatrième édition de Mousso Music Festival qui va se dérouler du 13 au 18 mars à la Bluezone de Kaloum à Conakry
Cette nouvelle édition porte le nom de notre icône et maman Dianka Diabaté, célèbre chanteuse et choriste de la musique africaine de Guinée. C’est pour dire qu’au-delà de l’aspect festif, ce projet s’inscrit dans un cadre de reconnaissance, alors social. C’est-à-dire, magnifier nos légendes de la culture pour leurs loyaux services rendus à la nation.
Quelle est la particularité de cette nouvelle édition ?
Plusieurs femmes que nous appelons les #warriors, ont accepté d’associer leurs images à l’événement et donner des formations gratuitement à leurs sœurs. A signaler que Sista Blunty en provenance de la France y prendra part cette année à Mousso Music Festival. Je profite de votre micro pour remercier toutes ces warriors, ces sœurs qui ont bien voulu apporter leurs expériences à ce projet.
Dans le cadre de cette édition, nous avons sollicité via un courrier l’implication des ministères chargés de l’Agriculture et de l’Élevage dans la formation en entrepreneuriat. Une manière de combiner musique et entrepreneuriat pour l'autonomisation des femmes. Cela, afin d’éviter des SOS en cas de difficultés majeures.
(©) Sitanews.net
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