L'UNESCO se mobilise pour la conservation de l'Île de Gorée
Inscrite sur la Liste du patrimoine mondial en 1978, l’île de Gorée (Sénégal) apporte un témoignage exceptionnel sur l’une des plus grandes tragédies de l’histoire des sociétés humaines : la traite négrière. Aujourd’hui, ce site est toutefois confronté à des défis importants de conservation. LUNESCO se mobilise aux côtés des autorités sénégalises pour les relever.
L’île de Gorée fait face ces dernières années à une situation préoccupante, du fait de l’érosion de ses côtes, provoquée par les courants marins et la montée du niveau de la mer, qui affectent non seulement les murs protecteurs, mais aussi les dernières batteries encore visibles. Certains bâtiments historiques emblématiques montrent aussi des signes de fragilisation.
Une mobilisation renforcée depuis 2016
L’UNESCO apporte son soutien aux autorités sénégalaises pour surmonter ces dangers et assurer la bonne conservation du bien. Un plan de gestion quinquennal a ainsi été mis en place en 2016, avec l’installation en 2017 d’un Comité de gestion et de sauvegarde chargé de sa mise en œuvre.
Grâce à des fonds alloués par le Japon, l’UNESCO a conduit à partir de 2017 un premier projet de réhabilitation du mur de contention nord et du mur nord-ouest, du ponton et des allées piétonnes, en travaillant avec des maçons locaux. A cette occasion, la population a aussi été formée aux techniques et savoir-faire traditionnels de conservation.
Une seconde étape a été engagée à partir de 2020, grâce à des financements de la France, qui a consisté à renforcer la valorisation et la communication du site. L’UNESCO a travaillé avec les acteurs de terrain pour définir un itinéraire de visite adapté à la bonne conservation des lieux, a formé des guides, installé des panneaux d’information et produit des documents d’information sur l’histoire et l’archéologie de l'île de Gorée.
Ce projet s’est aussi traduit par une campagne de sensibilisation des enseignants, des habitants et des visiteurs à la valeur universelle exceptionnelle de l'île et à l’importance de la protéger en vue de sa transmission aux générations futures.
Vers un nouveau plan de gestion
« Alors que le plan de gestion adopté en 2016 vient d’arriver à son terme, il est urgent que toutes les parties prenantes se mobilisent pour en élaborer un nouveau. Les efforts déployés ces dernières années ont eu un effet positif, mais il reste encore beaucoup à faire pour assurer la bonne conservation du site »
, explique Lazare Eloundou Assomo, Directeur du Patrimoine mondial de l’UNESCO.
L’UNESCO a identifié comme nouvelle priorité la réhabilitation des bâtiments historiques de l’île, dont certains risqueraient à terme de s’effondrer si des interventions ne sont pas programmées. L’Organisation va envoyer sur place une mission conseil d’experts au début de l’année 2023 pour évaluer de manière approfondie les besoins en lien étroit avec les autorités sénégalaises.
Sur la base des conclusions de cette mission, l’UNESCO travaillera avec le Sénégal à établir les nouvelles mesures de conservation à mettre en œuvre. L’Organisation appuiera également le pays dans sa recherche de financement auprès de la communauté internationale.
L’île de Gorée a été du XVe au XIXe siècle l'un des plus grands centres de commerce d'esclaves de la côte africaine. Tour à tour sous domination portugaise, néerlandaise, anglaise et française, son architecture est caractérisée par le contraste entre les sombres quartiers des esclaves et les élégantes maisons des marchands d'esclaves. Inscrite sur la Liste du patrimoine mondial en 1978, l’île de Gorée fut l'un des trois premiers sites du patrimoine mondial sur le continent africain. Située aux large des côtes du Sénégal en face de la ville de Dakar, ce site de mémoire est aujourd’hui une terre de pèlerinage pour toute la diaspora africaine, un foyer de contact entre l’Occident et l’Afrique et un espace d’échanges et de dialogue des cultures à travers la confrontation des idéaux de réconciliation et de pardon. #UNESCO