« Cette 21ème édition est une immersion au cœur des Vosges du Nord que nous vous invitons à vivre, une immersion au cœur de vos 5 sens : écouter, contempler, respirer, savourer, effleurer » est le message de l’équipe organisatrice aux festivaliers. Après les discours de Madame le Maire et du directeur artistique évoquant avec enthousiasme le programme du festival qui durera jusqu’au 18 août Keziah Jones fait son entrée sur la scène du Festival Au grès du Jazz de La Petite Pierre pour le premier concert en soirée, le samedi 10 août 2024. L’écrin de verdure qu’offre la Cour du Chateau en fait un site enchanteur pour les artistes et leur public.
• Article de Rita Stirn pour Sitanews
Après une absence discographique d’une dizaine d’années, Keziah Jones est en tournée en France depuis le printemps. L’équipe organisatrice du Festival a prévu un concert debout pour faire danser le public sur les rythmes funky du guitariste accompagné de Sly Rabath aux claviers, d’Alex Milla à la basse et de Joshua Mckenzie à la batterie.
Le répertoire est constitué des reprises comme Rhythm is Love ou Beautiful Emilie mais les festivaliers ne connaissent pas forcément ces morceaux, ni le guitariste avec son chapeau légendaire. C’est une des prouesses de l’équipe organisatrice du Festival d’avoir réussi à fidéliser un public qui revient chaque année dans cette bourgade des Vosges du Nord.
Les festivaliers n'hésitent pas à acheter la passe hebdomadaire et en profitent pour passer une semaine de vacances dans la région. Le public est chaleureux et Keziah Jones lui demande en plaisantant de faire semblant de se passer un joint pour illustrer sa chanson Pass the joint. D’autres moments sont plus graves lorsqu’il interprète No more War, no more trouble.
Sly Rabath aux claviers interprète des solos très généreux sous les ovations du public. Keziah Jones fut jadis un habitué de la scène alsacienne de La Laiterie à Strasbourg lors de ses débuts en France où il a été découvert en 1991 par Phil Pickett, le producteur de Delabel, en jouant dans les couloirs du métro parisien. Ce concert lui permettra peut-être de revenir plus souvent dans le Grand Est où il jouera également cette année au Festival de Nancy Jazz Pulsations.
© PHOTO Émilie Fux
Revenons sur son parcours de musicien. Olufemi Sanyaolu, alias Keziah Jones, naît le 01 octobre 1968 à Lagos (Nigeria). Son père, un industriel fortuné d’origine yoruba, l’envoie au Royaume Uni à l’âge de huit ans pour une scolarisation dans le système élitiste britannique. Dès l’âge de treize ans, Keziah Jones étudie le piano, puis il pratique la guitare en autodidacte. Il en garde un jeu et un phrasé très percussif à la manière des bassistes de slam. La musique, qui est sa passion, l’emporte rapidement sur ses études qu’il abandonne complètement et il se met à composer et à chanter.
Après des débuts dans les pubs londoniens, il trouve son propre style influencé par Fela Kuti, Jimi Hendrix et Prince, un style qu’il baptise Blufunk, un mélange de Blues des racines et de Funk chaloupé. Son premier album sort à Paris où il s’installe en 1991 et s’intitule Blufunk is a fact. Il enchaine avec deux autres albums, African space craft en 1995 puis Liquid Sunshine en 1996, mais le véritable succès n’arrive qu’en 2003 avec Black Orpheus qui parle de religion, d’amour et de beauté.
Sa popularité se confirme avec les albums suivants Nigerian Wood en 2008 et Captain Rugged en 2013. Keziah Jones prend une longue pause et se fait rare sur scène, mais l’année 2023 marque son retour. « Ma musique évolue vers la liberté d’expression spontanée » déclare le musicien. Sa rencontre ancienne avec Philippe Cohen Solal de Gotan Project trouve son aboutissement avec Ground Control, un projet musical pour lequel les deux musiciens éclectiques décident de partager la scène en 2023. Actuellement le calendrier de la tournée française de Keziah Jones est rempli jusqu’en décembre.
Keziah Jones est un artiste aux facettes multiples qui s’expriment aussi par la poésie, la photographie et le cinéma. « Ce que je veux montrer au monde, c’est la modernité de l’Afrique (…) Aujourdhui, la culture africaine a prouvé sa vivacité dans la musique, la mode et l’art, le tout nourri par la diaspora ».
Liens à consulter
https://fr.wikipedia.org/wiki/Keziah_Jones
https://www.cheriefm.fr/artistes/keziah-jones/biographie
https://www.youtube.com/watch?v=bmGlMkLYxrY (Ground Control)
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