Les Rencontres Musicales Africaines (REMA) vont vivre leur 7e édition dans la capitale burkinabè, Ouagadougou, du 17 au 19 octobre 2024, mais aussi à Bobo-Dioulasso du 25 au 26 octobre 2024. Devenu un événement majeur dans l'industrie musicale du continent africain, cette édition planchera sur le thème "L'Afro Digital créatif et économique en émergence" avec des acteurs venant de toute l'Afrique et d'ailleurs. Mohamed Kaboré alias Alif Naaba, le promoteur des REMA, revient sur les grandes innovations des REMA 2024.
Interview réalisée et envoyée à Sitanews
par Mory TOURÉ (MT)
MT : Bonjour Alif, les REMA se sont fortement impliqués à Ouagadougou en devenant un événement majeur dans l'écosystème de l'industrie musicale africaine. Vous avez décidé de décentraliser cette année, pouvez-vous nous en donner les raisons ?
ALIF NAABA : « Nous avons décidé de décentraliser les REMA cette année pour les envoyer à Bobo-Dioulasso et faire un REMA Next à Bobo, car c'est une ville culturelle qui a beaucoup de talents, et ces talents ont aussi besoin de profiter des REMA.
Depuis quelques années, Bobo-Dioulasso nous demande de venir, et les acteurs du Burkina nous demandent aussi de pouvoir participer aux REMA. Donc cette année, nous avons voulu faire une exception en créant le REMA Next, un concept que nous allons souvent déployer lorsque la possibilité nous le permettra, pour aller à la rencontre d'autres acteurs, leur apporter de la formation et faire profiter la population. Voilà pourquoi nous avons décidé d'aller aussi à la rencontre d'autres acteurs à l'intérieur du pays à partir de la 7e édition. »
MT : Chaque année, les REMA proposent une thématique centrale pour les discussions, les débats, les réflexions et les résolutions. Dans ce contexte de résilience qui agit forcément sur le secteur, quels sont les thèmes que vous avez choisis pour accompagner les acteurs ?
ALIF NAABA : « C'est vrai que chaque année, les REMA proposent une thématique très actuelle, qui répond aux besoins des acteurs et des artistes. Cette année, le thème global est "L'Afro digital créatif et économique en émergence".
Toute la question du digital, que les Africains se sont aujourd'hui appropriés, est au cœur de cette édition. Vous savez que l'Afrique a raté plusieurs révolutions, industrielles notamment, mais nous nous rendons compte que les jeunes Africains se sont accaparés du digital, et que ce digital a un impact positif, notamment dans le domaine de la musique.
Beaucoup d'artistes s'autoproduisent aujourd'hui, et le digital leur permet de mieux se prendre en charge et de diffuser leur musique. Nous voulons mettre en avant tous ces aspects positifs du digital pour la création et l'économie musicale africaine.
Nous aborderons également des sujets comme le fait de briser les frontières et d'accéder à une audience globale. Nous voulons permettre à tous les acteurs d'avoir les bons outils, et nous pensons que cette édition sera riche en panels, formations et keynotes. »
MT : Depuis deux ans, le concert de clôture du REMA est devenu une grande attraction. Cette année encore ne fera pas exception. De grands noms de la musique africaine sont annoncés. En quoi cette programmation ambitieuse est-elle une valeur ajoutée au REMA, au-delà des showcases qui se sont également développés ?
ALIF NAABA : « Nous voulons célébrer l'Afrique à la clôture de chaque édition des REMA et nous avons constaté l'engouement du public pour ce concert. Des milliers de personnes se déplacent pour assister à l'événement en direct et de nombreux téléspectateurs le suivent également à la télévision.
La population s'y intéresse de plus en plus, et le développement du REMA Play a apporté une plus-value et une meilleure visibilité à l'événement dans son ensemble. Les discussions, les panels, les ateliers, les formations et les showcases ont tous contribué à renforcer les REMA.
C'est pourquoi les REMA sont maintenant devenues un événement phare, où le public attend avec impatience la programmation des artistes qui se produiront sur la grande scène. C'est une excellente chose pour nous et pour la musique africaine, qui se célèbre avec brio à Ouagadougou. Nous sommes très heureux de cette initiative qui apporte un gros plus. »
MT : On pourrait dire qu'il y a deux REMA, l'un à Ouagadougou et l'autre à Bobo-Dioulasso. Quels mots aimeriez-vous adresser aux acteurs et aux passionnés de musique avant l'édition 2024 du REMA ?
ALIF NAABA : « Le message que je veux faire passer aux acteurs, c'est de dire que les REMA sont là et que Ouagadougou devient la capitale de la musique africaine. J'invite donc tous ceux qui sont dans la sous-région à venir à Ouagadougou, et je salue la présence de tous les professionnels qui viennent du monde entier.
C'est aussi la résilience du Burkina Faso. Malgré la situation difficile que connaît notre pays, la musique vient se positionner comme un moyen important de résilience et d'ouverture d'espoir, comme on le voit dans de nombreux pays.
J'invite donc tous les Ouagalais et tous les passionnés de musique à se mobiliser massivement. Nos plateformes proposeront également des retransmissions en direct pour suivre les panels et s'imprégner de tout ce qui se passera autour des REMA. Ce sera un moment important pour l'évolution de l'industrie musicale, et j'invite tous les acteurs à venir en profiter. Je leur souhaite un excellent REMA 2024. »
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