A changer
Publié : 22 May, 2021

Human Supremacy, l’album de toutes les « attentes » 

Reggae. Human Supremacy arrive sur la pointe des pieds - et c’est l’album de tous les suspens en Guinée, apparemment ! En prélude à sa mise en vente officielle chez les disquaires de France, le 4 juin, son auteur Takana ZION a procédé la semaine dernière, à la présentation du portrait-robot de son tout nouveau jalon discographique à la presse guinéenne. Le complexe culturel Zion City situé à près de 50 kilomètres de la capitale Conakry a servi de cadre à cette rencontre entre le reggaeman guinéen et les professionnels des médias locaux.

Notre correspondant, Ibrahima Soya y était présent. (Compte rendu).

C’est un reggaeman vêtu d’un boubou caftan blanc (couleur de la pureté - la sagesse) et un chapeau de Cow-boy posé sur ses locks, qui s’est adressé à la presse dans une enceinte culturelle (ZION City) que lui-même a bâti sur les parcelles de ses ancêtres, Coyah Soumbouya (zone montagneuse et périphérie de Conakry).
La conférence démarre à l’aprem sur fond d’écoute de quelques extraits de l’album Human Supremacy. Au moins 3 titres auraient fait parcourir les frissons et chatouillé les oreilles des journalistes présents avant d’attaquer le point nodal de la rencontre. Partie remise !
Décor. Human Supremacy est le sixième album de la carrière internationale de Takana ZION. Ce disque 100% roots façonné à Kingston, en Jamaïque, sortira enfin de son antre en juin, sous la bannière de Soulbeats Music, l’un des géants de l’industrie de la musique reggae en France.

«(…..) c’est le fruit de la patience (…)»

Human Supremacy est enregistré en 2018. Mais Takana ne le sort qu’en 2021. C’est-à-dire 4 ans après. « Le choix du bon partenaire distributeur et l'effet mortifère du Covid maudit », sont les motifs expliqués par Takana sur le retard accusé.
Investissement. Tenez bien, 60 mille dollars est la facture « salée » de Human Supremacy, dit Takana ZION. Mais pas que ! « C’est aussi le fruit de la patience et de beaucoup d’énergie ». A-t-il informé la presse jeudi, dans son temple de rastas à Coyah (Guinée), inauguré en 2019.
Le dernier album international de Takana Good Life date de 2015. Ce disque a connu un beau succès au même titre que les précédents : Zion Prophet (2007), Rappel à l’ordre (2009), Kakilambe (2011) et Rasta Government (2012). Sans compter ses albums subsidiaires (Black Mafia 1,2,3,4,5,6,7). Des œuvres majeures qui sous entendent d'énormes investissements. Avec le prochain (Human Supremacy), le rasta guinéen entend marquer au fer rouge la sphère du reggae africaine et d’ailleurs. Beaucoup de dates en Europe (tournées, festivals etc.) sont prévues après le/la Covid et ses corollaires. Ici, en France métropolitaine, les terrasses et les cinémas sont désormais ouverts en depuis le 19 mai. Et vivement les gros spectacles et festivals en été.
« Vu la pandémie Covid-19 et la réalité du marché, il faut se réinventer avec de nouvelles stratégies pour que nous artistes, nous puissions vivre de notre art. Sinon, on sera amené à faire autre chose pour survivre ». Indique le Petit-fils de Kanamacina.

Très confiant !

Takana se montre « fier et satisfait du gros travail effectué sur son nouveau disque », on le sent dans ses prises de parole. Human Supremacy, au total c’est 11 titres. De grosses collabos, c’est la cerise sur le gâteau. "Dirigeants aveugles" est le premier extrait dévoilé le 26 mars. Le lien : https://www.youtube.com/watch?v=
« L'une des particularités de cet album, est qu’il est entièrement joué par des grands musiciens jamaïcains  : Sly Dunbar, Bopee, Dalton Browne, Sam Clayton etc. ». A-t-il fait mousser le suspense chez les fans, les mordus et les novices du reggae, une musique  intemporelle très répandue dans le monde. Par analogie, Human Supremacy de Takana ZION s’inscrit dans la même logique. Des thématiques comme : l’immigration - la politique - l’amour - la spiritualité - la femme noire, la suprématie humaine -etc., sont épluchées dans cet album. A la conférence de presse du jeudi, l’auditoire a écouté un bout.
L’album en précommande. Ci-dessous les liens :
http://bit.ly/precoHumanSupremacy
https://alterk.lnk.to/Human-Supremacy
Human Supremacy c’est l’expression d’un véritable rappel à l’ordre public et d’un acte délibéré pour le changement de comportement et de mentalité humains. Il en appelle à la conscience collective pour un monde meilleur où le vivre ensemble et l’amour du prochain priment sur tout.
« L’être humain est créé à l’image de Dieu. Donc, la suprématie humaine sans responsabilité, est une cause de destruction pour tout le monde, pour la nature, l’environnement, la faune et la flore ». Nous a expliqué Takana ZION dans une interview exclusive le mois dernier, l'idée centrale du titre de son nouveau jalon, Human Supremacy.

« L’industrie musicale est morte en Guinée »  

Profitant de son entrevue avec les journalistes chez lui (ZION City), la légende du reggae guinéen peint tout au noir, le tableau de l’industrie musicale de son pays.
Depuis 2007, l'artiste âgé d'une trentaine d'années avec près de 15 ans de carrière artistique collabore avec des labels étrangers. Dans son laïus face aux médias locaux, il a insisté sur la nécessité de valorisation des œuvres locales et instaurer une industrie véritable de la musique guinéenne comme par le passé.
« Avant, il y avait des producteurs qui achetaient des albums. Maintenant, personne ne les achète. Vous vous souvenez ? En Guinée, il y avait CDS, AMACIF et autres. Aujourd’hui, toutes ces maisons ont disparu. En plus, actuellement, il n’y a pas de concerts (…). Il faut que les guinéens soient capables de soutenir leurs artistes en achetant leurs albums. Les artistes nigérians réussissent parce qu'ils investissent beaucoup sur leurs œuvres.  Il faut donc investir pour aller au sommet. Et en retour, il faut que les artistes soient soutenus par leurs fans. C'est donc un challenge qu'on veut relever en Guinée. Car, il est temps de changer de mentalité. C’est pourquoi je définie notre stratégie par RCV qui signifie :  Rare - Cher et Valeureux (…) ». A conclu Takana ZION.
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