Saïfond Baldé fume dans la trompette du succès et happe le cœur des Guinéens. Par quelle alchimie est-il arrivé là ? Qui l’aurait cru à ses débuts ? La musique et ses embûches se caressent dans le travail et avec le courage. Ce qui est sûr, la persévérance a ses prix et ses sacrifices. Par analogie, l’ascension fulgurante de Saïfond Baldé est comme une vessie gonflable ou des boules moussantes : tout évolue graduellement et rien ne se perd, mais tout s’expérimente et se fortifie dans le temps et dans l’espace.
Saïfond est un petit malin. Ne trouvez-vous pas ? À l’aurore de sa carrière, le jeune chanteur a tout de suite trouvé son propre registre musical : l’afro-pastoral. Un chemin défrichable menant au déclic mais que nul n’a su exploiter en Guinée. Avec un nombre excessif d’artistes et de tendances tympaniques qui pullulent chaque jour, Saïfond a vite compris qu’il fallait concevoir son propre timbre musical pour pouvoir se faufiler dans la nasse. Il l’a réussi. Avec une petite dose de cocktail entre des sonorités traditionnelles et modernes, la musique de Saïfond Baldé fait l’unanimité et le démarque. Pendant que d’autres chanteurs guinéens aveuglés par des tendances étrangères pivotent telle une bouteille jetée à la mer.
La carrière de Saïfond est récente, mais son succès est immédiat. Derrière lui, se cache un label local, mais visionnaire et très organisé : « Min Tigui Prod ». Ses titres deviennent tout de suite des tubes. Notamment les chansons « Naturel » et « Fodari » qui affolent à coup sûr et comptabilisent des millions de vues et de streams en un temps record. Son album : « Sabou no Weli » balise la route, fonde sa réputation en Guinée et l’envoie en tournée dans l’arrière-pays.