Dans le cadre de la cérémonie d'ouverture, qui a eu lieu le mercredi 25 octobre au Palais de l'Opéra, des musiques provenant des différentes régions que Picasso a connues, comme la Galice, la Catalogne et son Andalousie natale, ont été présentées en clin d'œil à cet artiste, avec la participation du groupe Karmento.
Venant de 105 pays différents, 2750 professionnels de la musique se sont retrouvés au Palexco, le palais des expositions à l'architecture contemporaine donnant sur la Marina. 220 artistes issus des cinq continents se sont produits sur huit scènes réparties dans la ville.
Les participants avaient également la possibilité de visionner une vingtaine de films documentaires musicaux sur place ou de se rendre dans l'un des cinémas de la ville afin de découvrir des pépites musicales, telles que le film de la cinéaste Paloma Zapate, intitulé "La Singla", qui raconte l'histoire émouvante d'une danseuse de flamenco exceptionnelle, sourde de naissance.
Par ailleurs, près d'une centaine de conférenciers se sont exprimés sur des sujets divers, allant du développement de la musique en Afrique au management musical en passant par la mobilité des artistes, entre autres. Le stand ZONE FRANCHE a proposé aux groupes musicaux une aide dans l'obtention de visas ainsi qu'un accompagnement dans leurs carrières émergentes.
La conférence sur le Développement de la musique en Afrique est animée par Eddie Hatiye, qui représente la Fondation Music in Africa basée en Afrique du Sud. Il met en évidence les obstacles auxquels sont confrontés les groupes de musique émergents en Afrique : le manque de formation en gestion musicale, l'absence de politique culturelle et de partenariat avec le gouvernement, le coût des déplacements et la difficulté d'obtention des visas, les droits d'auteur et la distribution.
Lien important : https://youtu.be/nyrLpBE8vNg?si=thFuIE_lxFX_Umwm
Beaucoup de jeunes musiciens et musiciennes en Afrique se demandent : quelle est ma part ? Ils entrent dans une industrie musicale dont ils ignorent les rouages. Les solutions proposées pour remédier à plusieurs lacunes sont l'éducation, la prise de conscience de la monétisation de la musique et de la forte concurrence sur le marché africain, ainsi que la nécessité de constituer des réseaux pour acquérir des compétences. Les discussions portent également sur des questions linguistiques liées à la transmission de l'héritage musical, le rôle des femmes et la place des minorités ethniques, entre autres sujets.
Parmi les 250 stands de production musicale présents au pavillon Palexco, qui est un véritable essaim d'activité sur deux étages, la présence de nombreux groupes africains dans les catalogues témoigne non seulement de la vitalité de la création musicale en Afrique, mais aussi de son influence manifeste sur la musique afro-brésilienne, avec la présence du percussionniste et compositeur Mosés Lama, ainsi que des groupes des Caraïbes, de l'île de la Réunion et de Colombie.
Pour promouvoir la musique africaine, WAX Booking propose un catalogue d'artistes africains, dont certains sont fidèles à cette association de production musicale depuis dix ans : Boubacar Traoré et Vieux Farka Touré du Mali, Momi Banga et Dieuf Dieuf Thiès du Sénégal, Mandé Brass Band et sa musique mandingue, ainsi que les fabuleuses percussions aquatiques du groupe Akutuku, sans oublier Les Mamans du Congo. S'ajoutent à ce répertoire musical SPOKE (Structure Proférant une Oralité Katégoriquement Engageante) avec des événements tels que l'African Book Truck, la conteuse Flopy de Côte d'Ivoire et des ateliers autour de Soundiata l'Enfant Buffle. D'autres stands, tels que Delicious Tunes, Dérapage Productions et Family, mettent également en avant les musiques africaines.
Natu Camara, chanteuse et musicienne originaire de Guinée mais installée à New York, connaît une belle carrière musicale. Elle est venue au WOMEX pour prendre le pouls de la scène musicale actuelle et rencontrer des agents européens afin de diversifier son public.
Lien vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=2w8THEkGa5E
En ce qui concerne les concerts, l'offre est extrêmement riche et diversifiée, mettant en avant la voix, des instruments rares et la musique électronique chaque soir. Lors du WOMEX 2023, la pionnière de la musique électronique au Sénégal, Aminata Thiam, est venue. Elle est à la fois compositrice et performeuse, et mène une carrière émergente dans les musiques urbaines. Elle est déterminée à défendre la création musicale live sur scène. « Il faut démystifier les genres musicaux », dit-elle. « Moi, j'aime tous les styles de musique ». On en revient à ce que disait Duke Ellington : « Il n'y a ni bonne, ni mauvaise musique, il y a la musique ».
La 29e édition du WOMEX, qui s'est achevée le 29 octobre, a fait résonner la musique dans toutes ses émotions, et des clameurs de joie se faisaient entendre dans les différentes salles de concert de A Coruña. Un large choix éclectique était possible, et les fans se croisaient autour de la Marina : certains allaient voir un duo coréen de musique électronique, d'autres dansaient sur la musique d'un groupe de Kinshasa, et d'autres encore écoutaient de la musique traditionnelle de Finlande, de Sicile ou du Québec. À la fin, chacun repartait avec le sourire, rempli de moments de bonheur.
Il est temps de penser à ce que sera le WOMEX 2024, qui marquera sa 30e édition. Le rendez-vous est fixé à Manchester, au Royaume-Uni, pour une nouvelle expérience musicale palpitante.
Reportage de Rita Stirn pour SITANEWS©
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