PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE
17 July, 2025

La Guinée snobe son "plus grand" ambassadeur culturel, Lamine Touré

 

Scandale et silence ! Lamine Touré, le « titan » guinéen de l’Amérique du Nord, oublié par sa propre patrie. Voilà un autre paradoxe guinéen. Cet homme est une légende vivante. Il fait vibrer le ciel canadien et d'ailleurs, toute l’Amérique du nord chaque été. Avec son festival international Nuits d’Afrique, il attire des foules venues des quatre coins du globe depuis près de 40 ans. Il est aussi le proprio du Club Balattou, un temple des musiques du monde, où sont passés les plus grands d'Afrique : Youssou N’Dour, Salif Keita, Manu Dibango (RIP), pour ne citer qu’eux.  

 

Mais qui s’en soucie en Guinée ? Personne. Lamine vit au Canada depuis 1974. Il ne met presque jamais les pieds au bled. Pourtant, il représente ce que la Guinée peut produire de meilleur. Un véritable ambassadeur culturel. Mais chez lui, il est ignoré. Une simple anomalie.  

 

Tenez-vous bien : Lamine Touré n’est pas n’importe qui. Il est surnommé « le baobab de Montréal ». Un pilier, une soupape, un monument pour l'art et la culture guinéenne. Son festival est l’un des plus grands rassemblements humains en Amérique du Nord. Il a reçu l’Ordre du Canada, l’Ordre national du Québec. Deux distinctions prestigieuses. Mais en Guinée, le silence. Aucun honneur, aucune invitation. "Ce pays ne sait point s'approprier de ses trésors", comme le disait souvent la défunte Jeanne Macauley.

 

Pourquoi ce dédain ? Mystère. Lamine Touré bâtit des ponts entre cultures, encourage des artistes issus de la diversité, fait rayonner la culture africaine bien au-delà du Canada. Mais son pays d’origine ferme les yeux sur tout ça. Peut-être un problème de fierté mal placée, ou une diplomatie culturelle défaillante. 

 

Ironique, non ? Un homme qui donne tant à la musique africaine et à la culture mondiale est réduit à l’ignorance chez lui. Un exemple parfait de l'inadvertance et du manque de vision d’un pays envers ses talents de la diaspora.  

 

Lamine Touré, le géant ignoré. Le baobab qui pousse loin des siens, mais qui reste ferme, immense et inoubliable pour tous ceux qui savent reconnaître le génie. Voilà l’histoire poignante d’un héros moderniste, gouguillé dans ses terres natales. Quel gâchis !

 

Par Sita | SITANEWS

 

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