Crédit photo : David Nouy
28 February, 2025

Le Carnaval de Nice, un évènement populaire et un spectacle exaltant

 

L’édition 2025 du Carnaval de Nice (du 12 février au 2 mars 2025) célèbre l’Océan avec moultes références historiques et artistiques au monde marin par des parades de chars multicolores et des défilés en musique de groupes carnavalesques. La thématique de la préservation de l’Océan et de sa biodiversité a été choisie en prévision du troisième Congrès des Nations-Unies sur l’Océan, qui se tiendra à Nice en juin 2025.


Reportage de Rita Stirn 

Pour Sitanews

 

Le Carnaval annuel de Nice est un évènement festif, non seulement pour les Niçoises et les Niçois, mais aussi pour des dizaines de milliers de visiteurs venus participer à une célébration traditionnelle, populaire et pluriséculaire. Le Carnaval niçois, héritier des fêtes païennes liées au cycle des saisons, remonte à 1294, lorsque Charles d’Anjou, Comte de Provence, évoque son passage dans la ville pour « les jours joyeux de Carnaval ». Le sens traditionnel du Carnaval est qu’à « la veille d’entrer en carême, des bals, mascarades, farandoles et autres animations sont de mises, avec en toile de fond la transgression. Se moquer de tout, de tous aux dépens de chacun devient la règle, la permissivité est aidée par le masque et le travestissement ».

 

Les manifestations du Carnaval de Nice sont gratuites pour toute personne déguisée de la tête aux pieds. Quinze jours de fête dans la ville et ses quartiers, qui commencent le 12 février par le Grand Charivari avec un rassemblement populaire devant la Maison du Carnaval à Riquier. 

 

Nice en liesse/Crédit photo : Rita (Sitanews)

 

La tradition niçoise des chars est préservée avec la figure du Roi du Carnaval, cette année le Roi de l’Océan, qui trône sur le char le plus impressionnant du corso carnavalesque, avec à ses côtés la Reine de l’Océan et sa silhouette de sirène. « Le thème Roi des océans suscite une créativité particulière. Le défi est de faire prendre conscience de la sauvegarde de nos océans », souligne Caroline Constantin, directrice du Carnaval. Autres figures traditionnelles représentées, les Grosses Têtes, jadis en papier encollé, qui donnent une note burlesque au défilé des chars fleuris. 

 

La bataille de fleurs, apparue au XIXe siècle, marque un temps fort pendant les festivités. Le mimosa en est la fleur emblématique, mais d’autres variétés de fleurs fraiches ornent les chars et sont distribuées généreusement en branches ou en bouquets aux spectateurs. Plusieurs batailles de fleurs ont lieu place Masséna et les chiffres sont évocateurs : 4 tonnes de mimosas distribués au public, 3000 tiges sont utilisées par char et nécessitent 72h de piquage. 

 

Les chars sont décorés à la main avec des milliers de tiges de fleurs (œillets, roses, jonquilles, glaïeuls) piquées dans des pains de mousse ou sur les structures décoratives. 14 costumes portés par des comédiennes, lanceuses de fleurs, sont réalisés avec des matériaux réutilisés, après un travail de 60 à 200 heures. Toutes les déambulations sont accompagnées de troupes musicales, de fanfares et de groupes de percussion, des batucadas venues de la région, qui rythment la parade et donnent envie de danser. La journée du 19 février met à l’honneur la musique du Costa Rica, pays invité d’honneur, de même que celle de Colombie et notamment du Brésil, avec ses danseuses en costumes à plumes, qui apportent un air de Rio au Carnaval de Nice. 

 

Vidéo utile >> https://youtu.be/-OgYaTHxokI

 

En fait, des délégations du monde entier sont présentes. C’est un festival des couleurs, de masques d’oiseaux exotiques, et de danseuses, aux robes bigarrées, qui virevoltent sous un ciel niçois plutôt gris, mais elles réchauffent les cœurs par leur grâce et leurs sourires.

 

Garder un caractère populaire est une volonté affichée dans l’organisation du Carnaval. Le maire de Nice, Christian Estrosi, est venu inaugurer le bal masqué des enfants sur la scène de l’Opéra, avec au programme, un concours de déguisement et la découverte de danses folkloriques. Une manifestation gratuite, tout comme le bal Veglione des séniors, venus costumés, pour danser sur des airs de disco, madison, chachacha et la musique des années 1980, également à l’Opéra, ou le Grand Bal Masqué, selon une tradition carnavalesque datant du XIXsiècle de l’univers du déguisement dans l’opéra baroque. 

 

Le Village du Carnaval, sur la Promenade du Paillon, propose ateliers, manèges, animations et espace buvette aux visiteurs venus en famille pour l’évènement. Autre participation gratuite, la Face Parade  (Fédération des Associations et Corporations Étudiantes des Alpes Maritimes) sur la Promenade des Anglais, qui a pour objectif d’inclure une participation estudiantine à une tradition culturelle niçoise d’envergure internationale ( stands de masques, maquillage, body painting et Dj set). 

 

 Le vainqueur  Sénégalais ex aequo de la Course  des garçons de café/Crédit photo : Rita (Sitanews)

 

 

Le programme affiche une innovation gratuite dont le succès l’an dernier a donné lieu à une deuxième édition : la course des garçons de café, une course de serveurs et serveuses où il est interdit de courir, mais il faut porter, jusqu’à la fin du circuit, un plateau avec une grande bouteille d’eau et trois verres remplis, sans les renverser. 

 

Le public est au rendez-vous en ce dimanche matin, devant le tribunal. Malgré une météo hivernale, six degrés à 9 h du matin, certains participants à la course arrivent torse nu. Cette année, le meilleur temps, récompensé par 1 000 euros, a été remporté par un serveur sénégalais, Basséne Salomon de Casamance, arrivé ex aequo avec un serveur originaire de Chateauroux, Louis Donnat. Ils se sont partagé le montant du prix et le trophée. 

 

Le second prix du meilleur costume, aussi fixé à 1 000 euros, a été remporté par un participant niçois, Sébastien Grosso, déguisé en Triton, roi des mers avec son trident. Mais le public a également chaleureusement ovationné la personne déguisée en étoile de mer, qui avait du mérite à finir la course malgré l’inconfort de son déguisement. Le doyen de la course, Nadir Ferrari, âgé de 75 ans et chef de rang au Café de France à Nice, a remporté, en bon dernier, un balai dédicacé par l’artiste niçois Ben.

 

Le Carnaval se veut inclusif avec le dixième anniversaire du Queernaval, le premier carnaval gay de France, créé en 2015 avec « un message universel de partage, de tolérance et de bienveillance »selon les termes des organisateurs.

 

Par l’occupation de divers lieux de la ville, les bibliothèques pour des conférences et ateliers de masques sur le thème du Carnaval, la patinoire pour des jeux de glace, le cinéma sur le thème de l’océan pour les grands et les petits, le caractère local et niçois du Carnaval aura été préservé. Mais le Carnaval de Nice est surtout un gigantesque évènement diurne et nocturne d’envergure internationale qui a rassemblé 25000 personnes dès le premier défilé du Corso et 32000 visiteurs au Village Carnaval le premier jour. Une organisation sans faille de la sécurité a permis aux visiteurs et à la population niçoise de connaitre, sur une quinzaine de jours, des moments de rassemblement, de fête et de gaité partagés.

 

Liens proposés :

www.nicecarnaval.com

https://vimeo.com/1058270844/661f456423?share=cop

 

 

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