Guinée : Une famille adresse une lettre ouverte au Président Mamadi Doumbouya

LETTRE OUVERTE Á SON EXCELLENCE LE GÉNÉRAL M. MAMADY DOUMBOUYA, CHEF SUPPRÊME DES ARMÉES, CHEF DE L’ETAT 

Monsieur le Président de la République, en tant que orphelin , si je m’adresse à vous aujourd’hui par le biais de cette lettre ouverte, c’est parce qu’en tant que gardien de la constitution et partisan de la justice je vous saurai gré de bien vouloir nous aider à résoudre ce problème foncier dont il y a eu mort d’homme en l’occurrence celle  de mon père .

Pour un rappel des faits , mon grand-père fut un haut cadre de l’administration guinéenne qui a travaillé à la sueur de ses fronts pour acquérir légalement ses patrimoines. Ayant pris sa retraite après de dures années de labeur, il fut terrassé par une maladie. Pendant sa convalescence, sentant ses forces faiblir, M. M. THIERNO SADOU BARRY s’est approché de mon grand-père afin qu’il lui baille la devanture de sa maison sise à BOUSSOURA ; n’étant pas en bonne santé, grand-père suggéra à M. THIERNO SADOU BARRY de patienter le temps qu’il recouvre sa santé et qu’après ils pourront discuter mais malheureusement, la maladie prit le dessus sur lui et il rendit l’âme. » De facto, M. THIERNO SADOU BARRY aidé de certains magistrats corrompus à l’époque (2003)saisit un huissier de justice pour faire appliquer une décision non fondée sur le droit pour procéder à l’expulsion de la famille de ELHADJ DAH SEKHOU TOURE. Mon père s’opposa à cette décision jusqu’à ce que mort s’en est suivi (le 06 juin 2003 à 6h du matin) par strangulation ; le certificat de genre de mort peut l’attester. Ce crime a été orchestré par un policier en l’occurrence ‘’ RAMBO ‘’ qui est finalement décédé. 

La situation étant compliquée, le défunt commissaire de police de MATAM à l’époque M SOCRATE me suggera de quitter le pays pour ne pas subir la chose que mon père. Sur ce je décidai de quitter le pays et rejoindre ma mère qui est d’une autre nationalité afin de pouvoir continuer mes études.  Vingt-deux ans après , je pris le soin d’interpeller M.THIERNO SADOU BARRY sur le sujet afin qu’une issue pacifique soit trouvée à ce problème mais malheureusement , rien n’y fit .

Le 11 SEPTEMBRE 2024 , de concert avec la famille , nous décidâmes d’aller verrouiller les magasins afin qu’une solution soit trouvée à ce problème ; certains médias l’ont même relayé sur les réseaux sociaux . Face à cette manifestation, la Gendarmerie fut alertée par M. THIERNO SADOU BARRY. Á leur arrivée, les forces de l’ordre trouvèrent une famille blessée, digne et décidée à reprendre son dû ; nous fûmes convoqués chez le Président de la Délégation spéciale de MATAM accompagnés par les gendarmes afin d’apporter des éclaircissements relatifs à ce problème. Après avoir écouté toutes les parties, M. BADARA KONÉ, Président de la Délégation spéciale de MATAM, demanda à chaque partie d’apporter les preuves matérielles attestant la propriété du domaine foncier et qu’à la suite de cela, un avis sera donné conformément aux lois et règlements relatifs au problème domanial en l’espèce. Etant des légalistes, nous nous sommes conformés à la sage décision de M. BADARA KONÉ. Lorsque nous réunîmes tous les documents nous fîmes signe à M. BADARA KONÉ. Á notre grande surprise, M. THIERNO SADOU BARRY n’apporta aucun document attestant les preuves dont il s’arroge vis-à-vis de ce conflit dont mon père a été assassiné dans les conditions tragiques. 

M.THIERNO SADOU BARRY se prévaut d’être protégé et au être au-dessus de la loi car son argent peut lui ouvrir toutes les portes. Il est allé jusqu’à affirmer qu’il a remis 2.000.000.000 FGNF (Deux milliards) à l’actuel Ministre de la Justice et Gardes des Sceaux. Nous avons cherché à avoir un rendez-vous avec le Ministre de la Justice Garde des Sceaux pour informations, mais malheureusement, comme vous le savez, pour obtenir une audience avec un Ministre, il faut donner un quelque chose. Cette demande d’audience est restée vaine. Il est allé jusqu’à défier l’autorité du Directeur de L’habitat de la COMMUNE DE MATAM en refusant de déférer à la convocation de la gendarmerie de l’habitat, aidé en cela par des fonctionnaires corrompus. Or, malgré le caractère sensible de cette affaire, nous avons rencontré un imam afin qu’il puisse raisonner M.THIERNO SADOU BARRY en usant de toutes les voies possibles mais rien .

Lors de votre prise du pouvoir , vous avez pris l’engagement de mettre fin à l’injustice que subit le peuple en orientant la boussole judiciaire dans le bon sens pour le bien-être de cette population . Mais malheureusement certains de vos administrés font fi de vos injonctions en sabotant tout le travail que vous êtes en train de faire. Si j’ai décidé, de vous interpeller c’est parce que j’ose croire qu’après aucune réponse du Ministre de la Justice à nos interpellations relatives à ce véritable drame qui s’est passé dans la commune de BOUSSOURA, nos larmes seront séchées et que l’âme de mon père reposera en paix. 

Quel choix s’offre à vous, en tant que garant des valeurs de la république guinéenne ? Monsieur le Président, je m’échine à construire, les mots Travail – Justice – Solidarité qui ne sont pas des anagrammes hasardeuses piochés à l’aveugle dans une pochette usagée d’un vulgaire jeu de société. Est-ce que les mêmes causes devront produire les mêmes effets dans les situations pareilles où par votre entremise et humanisme vous avez rendu la dignité à plusieurs familles. Monsieur le Président, expliquez-moi, comment aujourd’hui peut-on prétendre orienter la boussole judiciaire , contrôler quoi que ce soit, prévoir quoi que ce soit alors que ne prévaut qu’une politique de fermeté et d’intransigeance contre les décisions saugrenues de certains hommes de droit  qui se croient tout permis , secondée d’administrateurs corrompus ?

Connaissant votre dextérité et humanisme, j'ai l’espoir sincère que vous serez magnanime et clément à notre cri de cœur. À ce que je tâche de vous écrire dans cette longue lettre et dans l’attente impatiente de vous lire, Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mon profond respect. 

ALMAMY SENY TOURÉ, fils du défunt SEKOU MADY TOURÉ.