Fête de la musique (21 juin) : la petite histoire !
PHOTO D'ILLUSTRATION - Jacob DESVARIEUX, grand musicien décédé le 30 juillet 2021 (RIP)
Cette année, la Fête de la musique célèbre sa 40è édition. Si elle s’est enrichie de concerts des grands noms de la musique, l’événement reste avant tout la vitrine des amateurs.
La fête de la musique aurait été inventée… à France Musique !
Un nom est étroitement lié à la Fête de la musique telle que nous la connaissons aujourd’hui : celui de Jack Lang, ministre de la Culture de 1981 à 1986 et de 1988 à 1993, qui lança la première édition en 1982. Mais l’idée lui aurait été soufflée par Maurice Fleuret, directeur de la Musique et de la Danse, qui se serait inspiré d’une idée plus ancienne dont l’origine est à attribuer à France Musique !
En fait, en 1976, Joël Cohen, musicien américain qui travaillait alors pour la chaîne musicale, propose des « Saturnales de la Musique » le 21 juin et le 21 décembre – une programmation musicale spéciale diffusée toute la nuit, pour fêter en musique les deux solstices. Il se trouve qu’à la même époque, le compositeur Maurice Fleuret est aux commandes d’une émission hebdomadaire sur France Musique. Le concept de Joël Cohen aurait-il inspiré le futur Directeur de la Musique et de la Danse de Jack Lang ? Quelle que soit l’origine de la Fête de la musique, à ses débuts, personne ne pouvait imaginer un tel succès populaire.
On n’y croyait pas trop
En 1982, la préparation de la première Fête de la musique se déroule dans la précipitation. On prévient – un peu tard – les principaux acteurs de la vie sociale, politique et musicale en France. Quelques affiches sont imprimées et placardées. Jack Lang et ses conseillers, Christian Dupavillon et Maurice Fleuret ont trouvé un titre qui doit résonner comme un mot d’ordre : « Faites de la musique ! », afin d’encourager le développement de la pratique amateur en France.
Au ministère de la Culture, on se demande si cet appel sera entendu, et Jack Lang déclarera plus tard que le 21 juin 1982 fut « le plus grand trac de [sa] vie ». Mais le résultat dépasse toutes les espérances. Des milliers d’initiatives ont lieu dans toute la France. Les musiciens s’installent partout dans les rues, les squares, les kiosques, les cours, les jardins, les gares, les places… et des milliers de personnes déambulent dans la rue jusque tard dans la nuit.
Pourquoi le 21 Juin ?
Parce que c’est le jour du solstice d’été, et donc la nuit la plus courte de l’année dans l’hémisphère Nord. Le 21 juin, anciennement célébré par les fêtes de la Saint-Jean en France, existe sous des formes similaires dans les pays nordiques notamment, où, à cette période de l’année, le soleil ne se couche jamais. A Saint-Pétersbourg par exemple, les Nuits blanches ont lieu de fin mai à mi-juillet et célèbrent les arts sous toutes leurs formes.
Un phénomène devenu international
La fête de la musique commence à s’exporter en 1985, à l’occasion de l’Année européenne de la Musique. En 1997, une « charte des partenaires de la Fête européenne de la Musique » est même signée à Budapest par plusieurs villes européennes : Paris, Berlin, Budapest, Barcelone, Istanbul, Liverpool, Luxembourg, Rome, Naples, Prague…
La Fête de la Musique devient rapidement un phénomène social, au point qu’en 1998 un timbre-poste lui est consacré, au même titre qu’aux Jeux Olympiques et à la reine d’Angleterre.
Aujourd’hui, le phénomène a largement dépassé les frontières de l’Europe, puisqu’on fête la musique dans 120 pays à travers les cinq continents.
Professionnels et amateurs réunis
Aujourd’hui de nombreux concerts événements, avec des grands noms de la musique se déroulent le 21 juin. Pour en profiter, nombreux guides sont disponibles sur le web pour toute la France : les grandes formations symphoniques, les stars de la chanson française, la fine fleur des musiques du monde, ou tout simplement un groupe de musiciens amateurs au coin d’une rue, la Fête de la Musique reste avant tout la nuit où tout musicien, professionnel ou amateur, peut tout simplement faire profiter les passants de sa passion.